
Hector Obalk aime l’art et il le prouve. crédit photo : Facebook
Hector Obalk est un critique d’art qui, bien loin d’ennuyer son public, préfère l’éveiller en lui proposant un fabuleux voyage. Sur Arte ou sur la scène du Théâtre de l’Atelier, il fait entrer le spectateur dans les détails des tableaux grâce à des zooms savamment choisis. Vous voilà dans un ciel de Michel-Ange, derrière une porte signée Rembrandt ou dans des jupons peints par Renoir. Soudain tout devient limpide.
Une passion qui ne date pas d’hier
Né en 1960 sous le nom d’Éric Walter, Hector Obalk est le fils d’une célèbre linguiste et d’un professeur de physique-chimie. À 8 ans, il fait un caprice à ses parents car il veut acheter un tableau chez un antiquaire. Cet enfant aime déjà la peinture, les artistes et leurs œuvres. À 15 ans, l’adolescent rebelle décide de changer de nom. Désormais, il s’appelle Hector Obalk et personne ne le fera changer d’avis. Deux ans plus tard, lors d’un séjour linguistique à Munich, il fuit les fêtes étudiantes et parcourt la Pinacothèque à la découverte des grands peintres. De retour à Paris, Hector est résolu à devenir critique d’art. Et pour faire ses preuves, il guide ses parents et leurs amis dans les expositions parisiennes, attirant leur regard sur un détail, une ombre, une signature.
Les années branchées
Dans les années 1980, il est de tous les vernissages des galeries parisiennes et devient un pilier de la boîte de nuit la plus courue de l’époque, Les Bains Douches. Il devient tellement expert en soirées branchées qu’avec deux de ses comparses des nuits parisiennes, il publie Les Mouvements de mode expliqués aux parents. Le livre est un succès.
Hector Obalk est le chouchou des médias. Il est interviewé par Bernard Pivot ou apparaît sur le plateau de Nulle Part Ailleurs de Canal+. En 1990, il scandalise en lançant un pavé dans la mare du pop art. Il publie une brillante démonstration soutenant que «Wharol n’est pas un grand artiste». Durant ces années-là, on ne touche pas impunément à un gourou de l’art contemporain. Hector Obalk va être banni des plateaux télé et commencer une traversée du désert. Elle va durer pas loin de dix ans.
Le style Obalk est né
En 1999, Frédéric Taddeï convainc Thierry Ardisson d’engager Hector Obalk comme chroniqueur d’art. Celui-ci apporte quelque chose de neuf, de jamais vu à la télé. Grâce à sa caméra et aux zooms, il fait entrer le téléspectateur dans l’œuvre. Celui-ci ne reste plus devant le tableau à se demander ce qu’il doit en penser. Hector Obalk l’entraîne dans un ciel peint par Léonard de Vinci, derrière une porte signée Rembrandt ou dans les plis d’une robe dressés par Matisse.
Dans le magazine Elle, il procède de la même façon en s’attardant sur un détail ou en comparant deux peintres. Grâce à lui, le lecteur se sent plus intelligent, plus actif. Regarder une peinture avec les commentaires d’Hector Obalk c’est entreprendre un voyage haut en couleur, en mystère et en virtuosité. À partir de 2007, le public le suit sur Arte dans ses documentaires intitulés Grand’Art. Il existe à ce jour 28 films consacrés à de grands artistes ou des chefs-d’œuvre de l’art.
Un travail de titan
Aujourd’hui, Hector Obalk a sa propre société de production. Chaque année, il entreprend avec ses assistants une quarantaine de voyages dans les différents musées du monde. Ils filment près de 3.000 heures d’images qu’il faut ensuite sélectionner, monter, commenter. Prenons l’exemple des trois films consacrés à Michel-Ange, sculpteur, peintre et dessinateur. Toutes les œuvres majeures de l’artiste sont passées en revue. Des autorisations exceptionnelles, 3 ans de tournage, 54 heures de rushs couvrant plus de 350 œuvres ont été nécessaires à la réalisation de ces 3 productions. La caméra d’Hector Obalk a notamment pu entrer à l’intérieur de la basilique Saint-Pierre à Rome pour y filmer la Pietà de profil et installer un échafaudage de 12 mètres à l’intérieur de la chapelle Sixtine. Michel-Ange est une des passions d’Hector Obalk et il lui a même consacré deux bandes dessinées.
Toute l’histoire de la peinture en moins de deux heures
Après les livres, la télévision et la bande dessinée, il ne manquait plus à Hector Obalk que monter sur scène. C’est chose faite depuis 2019, même si son spectacle a été interrompu par la fermeture des salles de spectacle. Le projet peut sembler périlleux: “Je me lance à présent dans un résumé de toute l‘histoire de la peinture en tentant une synthèse de tout ce que j’ai pu penser sur le sujet depuis 45 ans.” Mais le pari est réussi. Devant un mur de 4.000 tableaux, le conteur emmène le spectateur dans un époustouflant voyage. Avec lui pour guide, on peut parfaitement sauter d’un tableau de Titien à un autre de Manet. Tout est association d’idées, de formes, de styles, de textures. En cela, Hector Obalk fait penser à Fabrice Luchini. Ce que ce dernier fait pour la littérature, lui le fait pour la peinture. Loin des discours académiques, des poncifs ennuyeux et des manuels d’histoire de l’art poussiéreux, il offre au spectateur une nouvelle façon de voir, de comprendre et de ressentir. Avec en interlude une musique de Bach interprétée au violon et au violoncelle, Toute l’histoire de la peinture en moins de deux heures est un spectacle réjouissant pour tout public. La reprise du show est prévue le 23 mai au Théâtre de l’Atelier dans le quartier de Montmartre. Ce sera une belle façon de reprendre la route des salles de spectacle.
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