Inauguré en 2020, le pipeline traverse la mer Noire, connectant le gaz russe à la Turquie et au marché européen. Il est le seul canal d'approvisionnement fixe du Vieux Continent en gaz venant de Russie, après la fermeture des vannes du gazoduc passant l'Ukraine.

(illustration) ( AFP / VLADIMIR SIMICEK )
Treize jours après l'arrêt des flux de gaz russe via l'Ukraine, Moscou a accusé Kiev d'avoir attaqué aux drones une station de distribution de gaz du gazoduc TurkStream, seule voie d'acheminement du gaz russe vers l'Europe depuis l'arrêt au 1er janvier du transit via le territoire ukrainien et le sabotage de Nord Stream en 2022.
"Le régime de Kiev a tenté d'attaquer avec neuf drones" une station de distribution de gaz du gazoduc TurkStream dans la région de Krasnodar (sud-ouest de la Russie), "afin de faire suspendre les livraisons de gaz vers les pays européens", a affirmé l'armée russe dans un communiqué, lundi 13 janvier, en assurant que tous les appareils ont été abattus, sans entraver le fonctionnement de la station. L'attaque "n'a pas fait de blessés" parmi le personnel de cette station de compression située dans la localité de Gaï-Kodzor, selon le communiqué.
Les débris d'un des drones abattus ont toutefois légèrement endommagé un bâtiment et quelques équipements, selon la même source. Après l'attaque, "la station de compression assure la livraison de gaz vers le gazoduc TurkStream normalement", a affirmé l'armée russe.
Dernière voie
Inauguré en 2020, le gazoduc TurkStream, capable d'acheminer chaque année 31,5 milliards de mètres cubes de gaz, est formé de deux tubes parallèles longs de quelque 930 km qui relient Anapa, dans la région de Krasnodar en Russie, à Kiyiköy en Turquie (nord-ouest).
Passant sous la mer Noire, il permet à la Russie d'alimenter l'Europe du sud-est et du sud en contournant l'Ukraine, initialement pays clé pour le transit du gaz russe livré à l'Europe. Or, les livraisons de gaz russe aux Européens via l'Ukraine ont définitivement cessé le 1er janvier, après l'expiration d'un contrat signé entre Kiev et Moscou fin 2019 et maintenu malgré l'offensive russe en Ukraine en cours depuis environ trois ans. Avec la fin de ce transit et plus de deux ans après le sabotage des tubes Nord Stream en mer Baltique en septembre 2022, l'Europe n'est désormais plus approvisionnée en gaz russe que par TurkStream, et son prolongement Balkan Stream. L'Europe achète aussi du gaz naturel liquéfié (GNL) russe, importé par méthaniers.
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