
Funérailles du soldat israélien Tamir Nimrodi, capturé par le Hamas lors de l'attaque du 7 octobre 2023 contre le sud d'Israël, dans la ville de Kfar Saba, dans le centre d'Israël, le 16 octobre 2025 ( AFP / Jack GUEZ )
La Turquie a commencé à déployer des spécialistes jeudi pour aider à la recherche des corps ensevelis sous les décombres à Gaza, alors que Donald Trump a lancé un avertissement au Hamas après une série d'exécutions menées dans le territoire palestinien.
Le président américain Donald Trump, à l'origine du plan destiné à mettre fin à deux ans de guerre, a menacé jeudi "d'aller tuer" les membres du Hamas si ce dernier "n'arrêtait pas de tuer des gens" à Gaza.
Depuis l'arrêt des combats, le mouvement islamiste palestinien a étendu sa présence dans la bande de Gaza en ruines et revendiqué mardi dans une vidéo l'exécution d'hommes présentés comme des "collaborateurs" d'Israël.
Le Hamas a réaffirmé "son engagement" envers la "mise en oeuvre" de l'accord de cessez-le-feu à Gaza négocié avec Israël sous l'égide des États-Unis, et s'est à nouveau engagé à "remettre tous les corps restants" des otages.
Israël accuse le Hamas de violer l'accord de cessez-le-feu entré en vigueur le 10 octobre, qui prévoyait un retour de tous les otages, vivants et morts, avant lundi matin.
Dans le cadre de l'accord de cessez-le-feu, le Hamas a libéré dans les temps les 20 derniers otages vivants retenus dans la bande de Gaza, mais n'a remis depuis lundi que neuf dépouilles sur les 28 qu'il retient.
Le Hamas soutient que ce sont les seuls corps auxquels il a pu accéder, disant avoir besoin d'un "équipement spécial" pour récupérer les autres dépouilles.
Jeudi, la Turquie a annoncé envoyer des spécialistes pour participer aux recherches des corps ensevelis, "y compris des otages". Quelque 80 de ces secouristes habitués des terrains difficiles, notamment des tremblements de terre, se trouvent déjà sur place, selon les autorités turques.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s'est à nouveau dit jeudi "déterminé" à ramener "tous les otages", lors de la commémoration officielle du deuxième anniversaire de l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien, qui a déclenché la guerre ayant fait des dizaines de milliers de morts à Gaza.

Des habitants du kibboutz de Kfar Aza dans le sud d'Israël, se recueillent devant une tombe lors d'une cérémonie en hommage aux personnes tuées lors de l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023, le 16 octobre 2025 ( AFP / Maya Levin )
Il est sous pression des familles des otages, qui l'ont appelé "à cesser immédiatement la mise en œuvre de toute autre étape de l'accord" initié par le président américain Donald Trump tant que tous les corps ne sont pas rendus.
La veille, son ministre de la Défense Israël Katz a menacé de reprendre l'offensive, "en coordination avec les États-Unis", si "le Hamas refuse de respecter l'accord".
- "Ils creusent" -
Donald Trump avait semblé appeler à la patience mercredi : "C'est un processus macabre (...) mais ils creusent, ils creusent vraiment" et "trouvent beaucoup de corps", avait-il affirmé, interrogé par des journalistes sur le sujet.
En échange du retour des dépouilles d'otages, Israël a remis au total 120 corps de Palestiniens, dont 30 jeudi à Gaza, selon le ministère de la Santé du Hamas.
Les accès à Gaza - tous contrôlés par Israël - restent très restreints. Après le cessez-le-feu et la libération des otages, Israël doit en principe ouvrir à l'aide humanitaire le point de passage crucial de Rafah, entre l'Egypte et le territoire palestinien.

Des véhicules transportant des dépouilles d'otages arrivent à l'institut de médecine légale de Tel-Aviv, le 15 octobre 2025 ( AFP / AHMAD GHARABLI )
Le chef de la diplomatie israélienne Gideon Saar a annoncé jeudi qu'il ouvrirait "probablement dimanche".
Fin août, l'ONU, qui réclame l'ouverture immédiate de tous les points de passage, a déclaré une famine dans plusieurs zones de Gaza, ce que conteste Israël.
De retour dans les ruines de Gaza-ville, plusieurs habitants installent des tentes ou des abris de fortune au milieu des décombres, selon des images de l'AFP.
"Nous sommes jetés à la rue. Il n'y a pas d'eau, pas de nourriture, pas d'électricité. Rien. Toute la ville de Gaza a été réduite en cendres", déclare Mustafa Mahram.

Vue aérienne des destructions à Gaza-ville, le 15 octobre 2025 ( AFP / - )
Le plan de Donald Trump, qui vise à mettre fin définitivement à la guerre dans la bande de Gaza, prévoit dans une première phase le cessez-le-feu, la libération des otages, un retrait israélien de plusieurs secteurs et l'acheminement de plus d'aide humanitaire dans le territoire dévasté.
Puis, dans une étape ultérieure, notamment le désarmement du Hamas et l'amnistie ou l'exil de ses combattants et la poursuite du retrait israélien, des points qui restent sujets à discussion.
L'attaque du 7 octobre a entraîné du côté israélien la mort de 1.221 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l'AFP à partir de données officielles.
La campagne de représailles israélienne a fait 67.967 morts à Gaza, en majorité des civils, selon les chiffres du ministère de la Santé du Hamas.
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