Le Medef fait part de ses "préoccupations à l'égard de la situation économique et budgétaire" de la France.

Patrick Martin à Paris, le 24 septembre 2024. ( AFP / THOMAS SAMSON )
Le président du Medef, Patrick Martin, a raffermi le ton dans une lettre au Premier ministre Michel Barnier, dans laquelle il dresse une liste d'économies, à hauteur de "plus de 30 milliards d'euros", qu'il faudrait "considérer" avant d'augmenter les impôts des entreprises et des particuliers
"À la veille de votre déclaration de politique générale, je voulais vous exprimer nos préoccupations à l'égard de la situation économique et budgétaire et vous partager nos propositions contribuant à une baisse durable des dépenses publiques", écrit Patrick Martin au chef du gouvernement dans un courrier consulté par l' AFP . Il avait déclaré la semaine dernière à la presse que son mouvement était "prêt à discuter d'une hausse d'impôts des entreprises" , que le Premier ministre a dit ne pas exclure pour les plus grosses d'entre elles, à la double condition que l'État fasse des efforts d'économies "bien supérieurs" à ce qu'il demanderait aux entreprises, et que la contribution de ces dernières "n'enraye pas la dynamique d'investissement et de création d'emplois".
La lettre envoyée lundi détaille les efforts à "considérer" avant "toute réflexion sur quelque hausse de la fiscalité que ce soit". Elle est rédigée sur un ton très solennel qui souligne plus fortement que la semaine dernière que le Medef y voit un préalable.
Reprise des chantiers de simplification
Patrick Martin prône ainsi un renforcement de la lutte contre la fraude sociale , évaluée par le Haut conseil au financement de la protection sociale à 13 milliards d'euros annuels. À cette fin, le Medef recommande "une meilleure coordination entre les différents organismes sociaux" et un renforcement des contrôles.
Le dirigeant souligne aussi l'existence de 438 agences publiques représentant "81 milliards d'euros de dépenses" , jugeant "impératif d'envisager des fusions, mutualisations et externalisations" de ces opérateurs de l'État, pour dégager 3 milliards d'économies, selon les calculs du cabinet EY.
Il voit 800 millions d'euros à économiser par an en réformant le régime social des travailleurs frontaliers qui touchent actuellement des indemnités chômage en France alors qu'ils cotisent dans le pays où ils travaillent. Le président du Medef cite également les 12 milliards d'euros qui, selon EY, pourraient être économisés en "finalisant la transformation numérique des administrations publiques".
Il appelle aussi à "contrôler l'absentéisme dans la fonction publique" , plus fréquent que dans le privé, suggérant le maintien d'un jour de carence et un taux de remplacement limité à 90% dans ce secteur. Il appelle enfin à la reprise "immédiate" des chantiers sur la simplification et sur la transposition.
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