Vladimir Poutine n'a pas offert publiquement d'aide militaire à l'Iran, alors que Téhéran, selon Kiev et ses alliés, a fourni des drones explosifs à la Russie pour sa guerre en Ukraine.

Vladimir Poutine à Moscou, en Russie, le 23 juin 2025. ( POOL / SERGEI KARPUKHIN )
Le président russe Vladimir Poutine a apporté son soutien à son allié iranien lundi 23 juin, dénonçant les frappes qui visent le régime des ayatollahs comme une "agression non provoquée", sans "fondement" ni "justification". Il recevait le chef de la diplomatie iranienne à Moscou, mais n'a toutefois pas offert publiquement d'aide militaire à Téhéran à ce stade.
Ces déclarations du président russe interviennent après les frappes américaines ce weekend , qui ont visé des sites nucléaires iraniens, et les attaques israéliennes, qui se multiplient depuis une dizaine de jours. L'Iran a répliqué à plusieurs reprises aux bombardements israéliens en visant Israël.
"Une agression non provoquée contre l'Iran (qui) n'a aucun fondement et aucune justification" , a déploré Vladimir Poutine auprès du ministre iranien Abbas Araghchi, lors d'une prise de parole au Kremlin diffusée à la télévision russe. "Nous nous employons à apporter notre aide au peuple iranien", a-t-il ajouté, se disant "heureux" d'accueillir Abbas Araghchi pour "discuter de tous ces sujets brûlants et de réfléchir ensemble à la manière de sortir de la situation actuelle".
Mais le dirigeant russe n'a pas indiqué, lors de cette intervention publique, si Moscou était prêt à proposer à Téhéran une aide militaire dans la guerre avec Israël, alors que, selon Kiev et ses alliés, l'Iran a fourni des drones explosifs à la Russie utilisés lors de son offensive à grande échelle contre l'Ukraine.
De son côté, le chef de la diplomatie iranienne, qui a salué les relations "très étroites" avec Moscou, a dénoncé "l'agression injustifiée" d'Israël et des États-Unis contre son pays, qui "exerce son droit légitime à la légitime défense" en réponse.
Un rôle de "médiateur" ?
Peu avant la rencontre, le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, avait lui simplement répété que le Kremlin avait proposé "sa médiation" entre toutes les parties concernées, "condamnant" et "déplorant vivement" les attaques contre l'Iran. Plus tôt, Abbas Araghchi avait, pour sa part, di t lundi s'attendre à des consultations d'"une grande importance" avec Vladimir Poutine, selon des propos tenus à la télévision iranienne et relayés par les agences de presse russes.
La Russie avait déjà jugé dimanche "irresponsables" les frappes américaines contre des sites nucléaires en Iran, son principal allié au Moyen-Orient.
Dès le 13 juin, au premier jour des frappes israéliennes contre l'Iran, Vladimir Poutine s'était dit "prêt" à "jouer un rôle de médiateur afin d'éviter une nouvelle escalade des tensions" , selon le Kremlin. Mais sa proposition a été fraîchement accueillie par l'Union européenne, Bruxelles estimant que la Russie ne pouvait "pas être un médiateur objectif", en plein assaut mené par l'armée russe en Ukraine depuis 2022.
Si la Russie entretient historiquement de bonnes relations avec Israël, ces liens ont été affectés depuis le début de l'offensive russe chez son voisin ukrainien et de la guerre menée par Israël à Gaza depuis le 7 octobre 2023.
À l'inverse, Moscou s'est largement rapproché de Téhéran ces dernières années. Les deux pays ont signé en janvier un traité de partenariat stratégique global visant à renforcer leurs liens, notamment militaires, qui ne comprend néanmoins pas de pacte de défense mutuelle.
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