Les droits de douane américains de 39% qui frappent la Suisse mettent en péril des secteurs entiers de l'économie suisse, fortement axée sur les exportations.

Martin Pfister à Berne, en Suisse, le 12 mars 2025. ( AFP / FABRICE COFFRINI )
Confrontée à des droits de douane parmi les plus élevés de ceux imposés par Donald Trump, la Suisse a fait savoir dimanche 10 août qu'elle envisageait des achats d'armes américaines, le ministre suisse de la Défense, Martin Pfister, se disant "ouvert" à l'idée de passer de nouvelles commandes.
Berne cherche à engager de nouvelles discussions avec les États-Unis après qu' une mission de dernière minute dans la capitale américaine n'a pas réussi à empêcher l'application d'un droit de douane de 39%, qualifié de "scénario catastrophe" par les entreprises helvétiques.
"Les achats militaires sont importants pour les relations avec les États-Unis" , a déclaré Martin Pfister à l'agence de presse suisse Keystone-ATS. "Il faut cependant d'abord trouver un chemin de discussion avec les Américains" pour tenter de faire progresser les relations dans leur ensemble, a-t-il ajouté.
Le président américain Donald Trump a pris la Suisse au dépourvu en annonçant que ce riche pays alpin serait frappé par des droits de douane parmi les plus élevés de ceux qu'il a imposés au monde entier, et qui sont entrés en vigueur jeudi. Ces droits de douane mettent en péril des secteurs entiers de l'économie suisse, fortement axée sur les exportations , notamment l'horlogerie et les machines industrielles, mais aussi le chocolat et le fromage.
Les entreprises suisses craignent que leurs concurrents dans d'autres économies riches ne bénéficient d'un avantage, l'Union européenne et le Japon ayant négocié un droit de douane de 15% et la Grande-Bretagne ayant obtenu un taux de seulement 10%.
L'épineuse question des F35
La Suisse a fait valoir que les États-Unis bénéficient d'un excédent commercial important dans le domaine des services et que la plupart des produits industriels américains entrent en Suisse sans droits de douane.
Martin Pfister a souligné que le gouvernement avait décidé de ne pas remettre en cause le contrat actuel de la Suisse portant sur l'achat de 36 nouveaux avions de combat Lockheed Martin F-35A. "Reste à régler la question du prix fixe" , a-t-il ajouté. La Suisse et les Etats-Unis discutent le prix final des F-35A achetés pour remplacer une flotte vieillissante.
L'Agence américaine de coopération en matière de sécurité et de défense souhaite que la Suisse prenne en charge des coûts supplémentaires, mais Berne affirme qu'elle s'en tient au prix convenu, soit un peu plus de 6 milliards de francs suisses (6,4 milliards d'euros).
L'avion de combat F-35A, déjà utilisé par l'armée de l'air américaine et plusieurs pays européens, a été choisi en juin 2021 à la place de l'Airbus Eurofighter , du F/A-18 Super Hornet de Boeing et du Rafale de la société française Dassault.
La Suisse a toujours défendu une position de neutralité militaire et impose le service militaire obligatoire aux hommes.
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