Une hausse des prix du pétrole serait atténuée par la hausse récente de l'euro et les bonnes perspectives en matière d'inflation, a tempéré le gouverneur de la Banque de France.

François Villeroy de Galhau à Davos, en Suisse, le 22 janvier 2025. ( AFP / FABRICE COFFRINI )
La Banque centrale européenne pourrait être amenée à abaisser ou à relever ses taux dans les mois qui viennent, en fonction de l'évolution des prix du pétrole, dans un contexte de conflit au Moyen-Orient, a indiqué mardi 24 juin le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau.
"Il y a une nouvelle source majeure d'incertitude, qui est le prix du pétrole et le Moyen-Orient, et cela peut aller dans les deux sens", a-t-il déclaré dans un entretien au Financial Times . "Le prix du pétrole en soi n'est cependant pas un guide suffisant pour notre fonction de réaction" , a-t-il précisé, interrogé sur les raisons qui pourraient pousser l'institution à relever ses taux dans les prochains mois.
Il a souligné que les responsables de la BCE devront "également tenir compte (...) (du) taux de change et, ce qui est au moins aussi important, (de) la question de savoir si la hausse du prix du pétrole est temporaire et a des retombées limitées ou si elle a des effets durables".
"Si nous observons des retombées sur l'inflation sous-jacente et un désancrage des anticipations d'inflation, nous pourrions alors éventuellement adapter la politique monétaire", a détaillé le gouverneur.
Huit baisse en un an
"À l'inverse, si nous regardons l'évaluation actuelle des marchés, les attentes en matière d'inflation restent modérées et nous avons assisté à une hausse significative de l'euro qui compense la hausse du prix du pétrole. Si cela se confirmait, cela pourrait éventuellement conduire à un nouvel assouplissement au cours des six prochains mois", c'est-à-dire une nouvelle baisse des taux, a-t-il ajouté.
Début juin, la BCE a baissé ses taux pour la huitième fois en un an , faisant passer à 2% le taux de dépôt, qui fait référence pour les conditions de crédit dans l'économie.
François Villeroy de Galhau a également évoqué les droits de douane de Donald Trump, soulignant que "l'imprévisibilité du protectionnisme" américain "aura probablement un effet inflationniste aux États-Unis", tandis que "dans la zone euro, il aura un effet négatif sur notre croissance , mais il ne devrait pas avoir d'effet inflationniste".
Le président de la banque centrale américaine, la Fed, Jerome Powell, avait souligné mercredi, à l'issue de la réunion de politique monétaire de l'institution, que "la hausse des droits de douane cette année va vraisemblablement pousser l'inflation" à la hausse. La Fed a laissé ses taux directeurs inchangés pour la quatrième fois de suite, au grand dam de Donald Trump qui réclame des baisses de taux.
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