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France/Retraites-Les syndicats mobilisent avant le Conseil constitutionnel
information fournie par Reuters 13/04/2023 à 20:32

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Douzième journée de mobilisation nationale contre la réforme

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Annonces cruciales du Conseil constitutionnel vendredi

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Macron disposé à recevoir l'intersyndicale, toujours mobilisée

(Actualisé avec nouvelle proposition de RIP)

PARIS, 13 avril (Reuters) - Des milliers de Français sont à nouveau dans la rue ce jeudi à l'appel des syndicats pour réclamer le retrait de la loi réformant les retraites, à la veille d'un verdict du Conseil constitutionnel déterminant pour l'avenir du texte et en matière de répercussions sociales et politiques.

Cette douzième journée d'action nationale en près de trois mois pourrait donner des signes d'essoufflement même si la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, a assuré que la détermination des syndicats, unanimement opposés au relèvement à 64 ans de l'âge légal de départ à la retraite, était "intacte".

La mobilisation a réuni jeudi 380.000 manifestants dans toute la France, dont 42.000 à Paris, selon le ministère de l'Intérieur.

La dernière journée de mobilisation, le 6 avril, a vu défiler 57.000 manifestants dans la capitale et 570.000 dans l'ensemble du pays, d'après le ministère.

A Marseille, la police a dénombré jeudi à la mi-journée 6.500 manifestants. Les syndicats en ont recensé 130.000, deux chiffres en baisse par rapport à la semaine dernière.

Des actions "coup de poing" ont été lancées dans la matinée avec le blocage d'axes routiers et ferroviaires dans plusieurs villes, d'un dépôt de camions poubelles à Aubervilliers et de l'incinérateur de déchets d'Ivry-sur-Seine, près de Paris.

Des manifestants ont envahi à la mi-journée le siège de LVMH situé 22 avenue Montaigne, dans le VIIIe arrondissement de Paris, qui abrite également un magasin Louis Vuitton.

"On vient symboliquement et pacifiquement donner l'idée au gouvernement de prendre l'argent dans la poche des milliardaires", a déclaré sur place un militant de Sud-Rail, Fabien Villedieu, au lendemain de l'annonce par LVMH d'une forte croissance de son chiffre d'affaires.

Des poubelles ont été déposées devant le Conseil constitutionnel pour bloquer l'entrée, qui a été par la suite dégagée par les forces de l'ordre.

Dans les raffineries de TotalEnergies TTEF.PA , où la grève reconductible menée depuis début mars avait récemment pris fin, 20% des salariés postés dans la matinée ont cessé le travail, a indiqué un porte-parole du groupe. Les expéditions en provenance des sites de Donges (Loire-Atlantique) et de la Mède (Bouches-du-Rhône) ont été interrompues, a-t-il ajouté.

Dans les transports publics, le trafic était, comme prévu, quasi normal à la RATP tandis que la circulation des trains SNCF ne devait être perturbée que "sur certaines lignes".

BAROUD D'HONNEUR ?

Si les syndicats, toujours soutenus par une large majorité de Français selon les sondages, repoussent l'idée d'un baroud d'honneur, l'avis du Conseil constitutionnel, doublement saisi par le gouvernement et les oppositions, pourrait marquer un tournant dans ce long bras de fer avec l'exécutif.

Interrogé sur l'avenir de la mobilisation en cas de validation de la réforme par Conseil, Laurent Berger a répondu mardi sur LCI : "On le décidera ensemble mais il est clair (que) la CFDT ne fera pas des manifestations pendant six mois sur cette réforme des retraites."

Le leader de la CFDT a invité Emmanuel Macron à faire preuve de "sagesse" en décidant, par exemple, un nouvel examen de la réforme par le Parlement, comme le permet l'article 10 de la Constitution.

Le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, a quant à lui appelé au respect de la décision des neuf "sages". "Le Conseil constitutionnel a droit à la sérénité des débats et a le droit que la décision qui sera rendue, quelle qu'elle soit, soit respectée", a-t-il dit après le conseil des ministres.

PROJET DE RÉFÉRENDUM

Les opposants à la réforme misent aussi sur l'organisation d'un référendum d'initiative partagée (RIP) portant sur le maintien de l'âge de départ à la retraite à 62 ans.

Le Conseil constitutionnel doit rendre vendredi son avis sur l'organisation d'une telle consultation, qui suppose la signature de 10% du corps électoral, soit près de cinq millions de Français.

Le Conseil constitutionnel a annoncé jeudi soir avoir reçu une nouvelle proposition de RIP, transmise par le président du Sénat, visant à interdire l'âge légal de départ à la retraite supérieur à 62 ans.

Emmanuel Macron et Elisabeth Borne, qui ont déjeuné ensemble jeudi, se retrouveront vendredi après-midi en compagnie de ministres et de caciques de la majorité pour préparer la suite des évènements post décision du Conseil constitutionnel.

La Première ministre, chargée par le chef de l'Etat d'"élargir la majorité" pour réfléchir à des thèmes comme le travail, la répartition des richesses, le grand âge et l'écologie, a multiplié les consultations ces derniers temps.

Les choix du Conseil constitutionnel viendront "clore un chemin démocratique et constitutionnel", a déclaré Emmanuel Macron mercredi devant la presse aux Pays-Bas, où il a confirmé son intention de rencontrer "l'ensemble des partenaires sociaux que nous puissions avoir un échange qui constatera (...) des désaccords avec l'exécutif mais qui permettra aussi d'engager la suite".

A cette invitation, "j'ai envie de dire LOL", a répondu jeudi Sophie Binet. "Il doit revenir à la sagesse et retirer cette réforme."

"Il est hors de question de répondre d'un claquement de doigts et de venir la semaine prochaine. Il y a un délai de décence", a de son côté prévenu Laurent Berger.

Une expression du chef de l'Etat dans les prochains jours est envisageable, même si "rien n'est arrêté à ce stade" a fait savoir son entourage.

(Rédigé par Bertrand Boucey, avec Elizabeth Pineau, Blandine Hénault, Jean-Stéphane Brosse, Juliette Jabkhiro, édité par Blandine Hénault et Kate Entringer)

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5 commentaires

  • 13 avril 23:01

    Si nous ne pouvons pas travailler après 62 ans le sénat sera vide !!! Les vieux inutiles profitant des avantages du sénat vont devoir passer leurs journées avec mémère


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