L'ancien président français Nicolas Sarkozy
par Juliette Jabkhiro
Le parquet a requis lundi la remise en liberté de Nicolas Sarkozy, incarcéré depuis environ trois semaines après sa condamnation dans l'affaire dite du financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007.
La Cour d'appel de Paris, qui examine la requête de mise en liberté de l'ex-président, doit rendre sa décision à 13h30 (12h30 GMT).
Âgé de 70 ans, Nicolas Sarkozy a été condamné fin septembre à cinq ans d'emprisonnement, déclaré coupable d'association de malfaiteurs pour avoir tenté, par l'intermédiaire de ses proches collaborateurs, d'obtenir des fonds auprès de l'ancien dirigeant libyen Mouammar Kadhafi afin de financer la campagne qui lui a permis de diriger la France de 2007 à 2012.
Il a ensuite été incarcéré le 21 octobre dans la prison parisienne de la Santé, devenant le premier ancien locataire de l'Elysée à être placé en détention depuis Philippe Pétain, emprisonné après la Deuxième Guerre mondiale pour avoir collaboré avec l'occupant allemand.
Lors de l'audience de la Cour d'appel de Paris, Nicolas Sarkozy a été entendu en visioconférence. Il a évoqué ses conditions de détention et assuré qu'il respecterait toutes les obligations fixées dans le cadre d'une éventuelle remise en liberté.
"C’est dur. C’est très dur, ça l’est certainement pour tout détenu. Je dirais même que c’est éreintant", a-t-il dit à propos de la prison.
"Je me bats pour que la vérité triomphe. Je respecterai toutes les obligations qu’on me fixera, comme je les ai toujours respectées", a-t-il ajouté.
L'avocat général a requis la remise en liberté de Nicolas Sarkozy dans le cadre d'une mesure de contrôle judiciaire.
Lors de l'annonce de la condamnation de l'ancien président en septembre, la présidente du tribunal, Nathalie Gavarino, avait justifié la peine de prison assortie d'un mandat de dépôt en raison de "faits d'une gravité exceptionnelle de nature à altérer la confiance dans les institutions mêmes de la République".
L'ancien chef de l'Etat a toutefois été relaxé des accusations de recel de détournement de fonds publics, de corruption passive et d'infractions au code électoral.
Nicolas Sarkozy a toujours plaidé la thèse du "complot" et a fait appel de sa condamnation, se disant victime de vengeance et de haine. La date de son procès en appel n'a pas encore été fixée.
Nicolas Sarkozy avait déjà été condamné en 2023 dans une affaire distincte de corruption dite des "écoutes", une condamnation confirmée par la Cour de cassation en décembre dernier. Reconnu coupable de corruption active sur magistrat et trafic d'influence active sur personne dépositaire de l'autorité publique, il avait été condamné à un an d'emprisonnement ferme sous bracelet électronique.
Il a également été condamné en appel en 2024 pour financement illégal de campagne électorale de 2012. Un arrêt définitif de la Cour de cassation dans cette affaire est attendu courant novembre.
(Reportage Juliette Jabkhiro, version française Benjamin Mallet et Blandine Hénault)

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