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Finances publiques et hausse des recettes : Mélenchon ne veut pas de "choc frontal" avec l'UE
information fournie par Boursorama avec Media Services 10/07/2024 à 15:50

Le chef de file insoumis a esquissé la stratégie du Nouveau front populaire face aux exigences de Bruxelles, garantissant qu'il "n'y a pas une dépense nouvelle qui ne soit gagée par une recette supplémentaire".

Jean-Luc Mélenchon, le 7 juillet 2024, à Paris ( AFP / SAMEER AL-DOUMY )

Jean-Luc Mélenchon, le 7 juillet 2024, à Paris ( AFP / SAMEER AL-DOUMY )

Le Nouveau Front populaire n'aurait "aucun intérêt à entrer en choc frontal" avec Bruxelles sur les règles européennes d'équilibre budgétaire, a affirmé mercredi 10 juillet Jean-Luc Mélenchon, assurant vouloir réduire les déficits excessifs en "augmentant les recettes".

"Nous sommes assez habiles et intelligents pour comprendre que nous n'avons aucun intérêt à un choc frontal avec des institutions capables du pire, comme l'est la Commission européenne", a déclaré le leader de la France Insoumise lors d'une visite au Parlement européen à Bruxelles.

"Il n'y a qu'une manière de régler les problèmes des déficits excessifs (...) c'est d'augmenter les recettes. Il n'y a pas une dépense nouvelle — et j'en prends l'engagement au nom de la coalition (du NFP) — qui ne soit gagée par une recette supplémentaire", via le rétablissement d'un impôt sur la fortune ou la modification du régime d'aides aux entreprises, a-t-il précisé.

La Commission européenne a ouvert la voie en juin à une procédure disciplinaire contre la France pour avoir dépassé en matière de déficit public la limite fixée à 3% du Produit intérieur brut (PIB) par le Pacte de stabilité de l'UE, qui limite aussi la dette à 60% du PIB. Or, le programme économique du Nouveau Front populaire, arrivé en tête des législatives françaises, serait, selon ses détracteurs et des opposants politiques, susceptible d'aggraver la dérive des finances publiques.

"La bonne question n'est pas combien ça coûte, mais qui va payer?"

L'agence de notation Moody's a prévenu que l'abrogation de la réforme des retraites et une baisse de la volonté gouvernementale de faire des économies pourraient plomber la notation de la France.

"Je ne crois pas un seul instant que les politiques néolibérales puissent produire autre chose que des désastres financiers: les néolibéraux pensent que l'État est de trop", mais "si [l’État] diminue ses recettes, il ne lui est possible de faire des dépenses qu'avec de l'emprunt, créant donc de la dette", a rétorqué M. Mélenchon.

"Si bien que si nous faisions la sottise de continuer avec la politique appliquée jusque là en France, nous serions encore plus en déficit et encore plus dans le désordre (...) La bonne question n'est pas combien ça coûte, mais qui va payer?", a-t-il poursuivi, à l'issue d'une réunion des eurodéputés de gauche radicale. Jean-Luc Mélenchon a par ailleurs jugé que le NFP était "le mieux placé" pour désigner le membre français de la nouvelle Commission européenne sur le point d'être constituée .

"Dans certains pays, on aurait l'audace de penser que le premier groupe d'une Assemblée nationale est le mieux placé pour désigner les commissaires. Mais la monarchie présidentielle (...) se rapproche de l'ancien régime où la seule règle était le bon plaisir du prince", a-t-il lancé.

Le président français Emmanuel Macron a annoncé avant les législatives sa volonté de reconduire Thierry Breton comme commissaire français à Bruxelles.

28 commentaires

  • 11 juillet 00:08

    Il ne veut pas de choc frontal ... mais quand on veut rouler à gauche quand les autres roulent à droite c'est sûr qu'il va se le prendre de plein fouet ... et les français en victimes collatérales.


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