Un rapport publié par l'organisme chargé dde surveiller la mise en oeuvre des sanctions des Nations unies relatives à la Corée du Nord met en lumière les techniques d'infiltration d'informaticiens du régime de Pyongyang, qui ont notamment visé plusieurs célèbres entreprises américaines du divertissement.
Des étudiants nord-coréens à l'Université révolutionnaire de Mangyongdae, près de Pyongyang, en juin 2018 (illustration) ( AFP / ED JONES )
HBO Max, Amazon... Plusieurs grandes entreprises exerçant dans la production audiovisuelle aux Etats-Unis ainsi que des studios d'animation japonais ont embauché à leur insu des informaticiens nord-coréens, a révélé un rapport publié par l'Equipe multilatérale de surveillance des sanctions (MSMT).
Ce groupe de travail, qui surveille la mise en oeuvre des sanctions des Nations unies relatives à la Corée du Nord, a révélé dans ce rapport publié mercredi que des informaticiens du régime avaient dissimulé leur nationalité "afin d'obtenir frauduleusement des contrats pour travailler sur des projets d'animation pour de nombreuses entreprises".
Le vol de cryptomonnaies, nouvelle manne financière de Pyongyang
Parmi ces entreprises figurent "HBO Max, Amazon et plusieurs studios d'animation japonais", dispose le rapport. Plusieurs de ces Nord-Coréens auraient auparavant travaillé pour le studio d'animation public du régime de Kim Jong Un, SEK, qui a contribué à la production du film "Les Simpson" en 2007.
En vertu des sanctions de l'ONU, les Nord-Coréens ne peuvent légalement pas travailler à l'étranger. Le vol de cryptomonnaies, ainsi que les ventes d'armes à la Russie, représentaient la majeure partie des revenus étrangers de la Corée du Nord en 2024, selon le rapport.
Le MSMT a établi, avec l'aide des entreprises Mandiant et Chainalysis, que les hackeurs nord-coréens ont dérobé l'équivalent d'au moins 1,19 milliard de dollars de cryptomonnaies cette année-là, soit environ 50% de plus qu'en 2023. Et entre janvier et septembre 2025, ce montant s'élève à plus de 1,64 milliard de dollars, selon la même source.
Début 2024, le renseignement sud-coréen avait affirmé que des espions du régime de Kim Jong Un utilisaient le réseau social LinkedIn pour se faire passer pour des recruteurs et attirer des Sud-Coréens travaillant dans des entreprises de défense.
Le MSMT a été créé en octobre 2024. Il comprend l'Australie, le Canada, la France, l'Allemagne, l'Italie, le Japon, les Pays-Bas, la Nouvelle-Zélande, la Corée du Sud, le Royaume-Uni et les Etats-Unis.
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