Le Premier ministre s'est invité sur le plateau de l'Auditorium de Radio France pour "soutenir" la candidate de la majorité. Cette apparition surprise a fait bondir François-Xavier Bellamy, qui déplore de la politique "spectacle".

Gabriel Attal, lors d'un meeting de Valérie Hayer à Aubervilliers, le 1er juin 2024 ( AFP / STEPHANE DE SAKUTIN )
"Salut Valérie !". En pleine interview en public de Valérie Hayer dans l'auditorium de Radio France diffusée sur franceinfo , lundi 3 juin, le Premier ministre Gabriel Attal a fait une apparition surprise sur scène, avant de prendre le micro pendant plusieurs minutes pour promouvoir les "listes pro-européennes" en vue des élections qui se tiendront dimanche en France.
La candidate de la majorité Valérie Hayer, tête de liste Renaissance aux élections européennes répondait en direct aux questions de journalistes de franceinfo quand le chef du gouvernement est apparu sur la plateau du débat, organisé avec plusieurs chefs de file de différents partis. Gabriel Attal venait alors d'être interviewé à quelques mètres de là, à la Maison de la musique et de la radio, dans l'entretien politique du "8h30 franceinfo".
"Je suis désolé, je fais irruption sur la scène. J'étais en interview juste au dessus à l'instant" , a t-il lancé en arrivant sur le plateau. "On m'a dit que Valérie était là, et suis venu adresser un message parce qu'on m'a dit qu'il y avait beaucoup de jeunes (dans l'auditoire, ndlr)". "C'est très important de vous dire un petit mot et venir encourager Valérie", a t-il lancé avant d'évoquer l'échéance électorale de la semaine.
"Vous nous laissez l'interroger maintenant"
La candidate Renaissance n'a repris la main que deux minutes plus tard, après une intervention de la journaliste Emilie Tran-Nguyen rappelant les déclarations du Premier ministre empiétaient sur le temps de parole de Valérie Hayer. "Vous nous laissez l'interroger maintenant", a conclu la journaliste avant de reprendre l'interview.
Sur le même plateau quelques minutes plus tard, François-Xavier Bellamy s'est insurgé contre le coup du Premier ministre. "Chez nous, c'est les candidats qui font campagne. On a vu le nouveau joker 'J'appelle un ami' qui semble de plus en plus utilisé par la candidate de la majorité", a déploré la tête de liste des Républicains, se disant "peiné qu'il y ait des gens qui ont l'impression qu'ils font mieux campagne qu'elle". "La moindre des choses, c'est de laisser la candidate faire campagne", a t-il ajouté.
"Ca s'arrête quand ce spectacle?", demande Bellamy
Après avoir déjà dénoncé l'omniprésence de l'exécutif dans la campagne, François-Xavier Bellamy a profité de l'occasion pour un nouveau coup de gueule. "J'aimerais bien comprendre comment ça se passe concrètement. Vous avez le Premier ministre qui est dans le couloir, qui dit j'ai envie de passer à la radio sur le service public, allez hop j'arrive, c'est comme ça que ça se passe?", demande t-il.
"Il y a une forme de mépris là-dedans. Comme si Valérie Hayer n'était pas capable de faire campagne et qu'il fallait en permanence que ce soit le Premier ministre ou le président de la République. Il y a un côté un peu macho aussi dans cette affaire, il débarque en disant écoute moi bien Valérie, je vais être plus efficace que toi et expliquer comment ça se passe une élection européenne. Honnêtement, ça s'arrête quand ce spectacle? Est-ce que c'est normal qu'en pleine campagne, on ait une telle confusion des rôles, que l'exécutif passe son temps à saturer l'espace médiatique?", s'est-il insurgé.
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