Emirates et flyDubai lancent le salon aéronautique de Dubaï avec des commandes de Boeing

information fournie par Reuters •13/11/2023 à 12:01

Un Boeing 777-9 au 54e Salon international de l'aéronautique et de l'espace de Paris à l'aéroport du Bourget près de Paris

par Tim Hepher, Alexander Cornwell et Pesha Magid

DUBAI (Reuters) -Les compagnies aériennes du Moyen-Orient ont commandé des avions long-courriers pour des dizaines de milliards de dollars lundi lors de l'ouverture du salon aéronautique de Dubaï.

Emirates a commandé 90 Boeing 777X, un coup de pouce majeur pour le programme du plus grand biréacteur du monde, attendu en 2025 après cinq ans de retard, selon des sources industrielles.

La compagnie aérienne a également ajouté cinq Boeing 787 supplémentaires à une commande existante, déclarant que l'ensemble des nouveaux avions à fuselage large valait plus de 50 milliards de dollars aux prix catalogue.

Cette commande d'envergure donnerait une longueur d'avance sur la concurrence émergente de l'Arabie saoudite et sur les projets ambitieux des compagnies aériennes turques et indiennes, selon les experts.

Le cheikh Ahmed ben Saeed Al Maktoum, président-directeur général de la compagnie aérienne Emirates, a déclaré que cet accord renforcerait les plans de croissance de Dubaï.

La commande de 777X comprend 55 exemplaires de la variante 777-9 de 400 sièges et 35 exemplaires du plus petit 777-8, a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse.

La compagnie aérienne partenaire flyDubai a également débuté l'événement en commandant 30 Boeing 787-9, sa première commande de gros-porteurs.

Une commande parallèle d'Emirates pour l'Airbus A350, un avion concurrent, semble être suspendue en raison de négociations de dernière minute portant sur les conditions d'un accord sur les moteurs avec Rolls-Royce, selon des sources industrielles. Aucune des entreprises n'a accepté de commenter.

La demande pour les plus gros avions à réaction de l'industrie, qui dominent les aéroports de la région, est en pleine effervescence après un ralentissement prolongé, suivi par la crise du COVID-19 qui a paralysé les voyages long-courriers.

Les responsables du secteur estiment que les compagnies aériennes du monde entier négocient en coulisses l'achat de quelque 700 à 800 nouveaux avions, dont 200 à 300 des plus gros appareils du monde.

Turkish Airlines (THY) a fait irruption dans l'agenda du salon samedi avec l'annonce par l'agence de presse gouvernementale Anadolu de pourparlers pour acheter jusqu'à 355 jets Airbus.

Selon des sources industrielles, la compagnie aérienne pourrait annoncer au moins une partie de l'accord lundi. Elle a déclaré qu'elle était en pourparlers pour l'achat de 600 avions au total, répartis entre Airbus et Boeing.

Un porte-parole d'Airbus a déclaré lundi que l'avionneur et Turkish Airlines avaient conclu un accord de principe pour une "importante commande d'avions commerciaux".

Le porte-parole a précisé que l'accord était en cours de signature et qu'il serait communiqué dans les "prochains jours".

Une source du Moyen-Orient a décrit la perspective d'une commande turque comme un "geste audacieux" envers ses rivaux du Golfe.

Emirates est le plus grand utilisateur mondial de gros porteurs, notamment les superjumbos Airbus A380 et les Boeing 777 de la génération actuelle. Elle a déclaré publiquement qu'elle envisageait de commander davantage de 777X modernisés, d'Airbus A350 et de Boeing 787, plus petits.

Dubaï organise le salon aérospatial dans le contexte de la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza, qui fait grimper la demande d'armes et ferme l'espace aérien, rendant les vols plus longs et plus coûteux pour certaines compagnies aériennes.

Selon les analystes, la guerre à Gaza est également susceptible de renforcer la demande d'armes, qui s'est déjà accrue au cours des 18 derniers mois, lorsque les États-Unis et leurs alliés ont réarmé l'Ukraine contre la Russie. Toutefois, peu de grandes transactions d'armes sont attendues au salon.

(Reportage de Tim Hepher, Alexander Cornwell, Pesha Magid ; version française Nathan Vifflin, édité par Kate Entringer)