L'Europe dispose d'"atouts", a-t-il assuré, a condition que l'Union se "muscle".

François Villeroy de Galhau à Stresa, en Italie, le 24 mai 2024. ( AFP / GABRIEL BOUYS )
Si l'Europe ne veut pas rester "sur le banc de touche du match économique mondial", elle doit s'unir, encore plus depuis l'élection de Donald Trump à la Maison blanche, a estimé mercredi13 novembre le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau.
"L'Europe doit se réveiller" , a déclaré François Villeroy de Galhau sur France Inter . "C'était vrai avant l'élection de Donald Trump, mais c'est encore plus vrai aujourd'hui", a-t-il ajouté. "Si je devais résumer la feuille de route européenne, je dirais d'abord que l'Europe doit se reprendre. Et arrêtons au passage de nous autoflageller ", a poursuivi le gouverneur.
"Nous avons, nous, des atouts en Europe. (...) L'Europe doit aussi se réunir" et "se muscler", a-t-il développé, citant des préconisations du récent rapport de l'ex-chef du gouvernement italien Mario Draghi : "Avoir plus de marché unique, mobiliser notre épargne et simplifier" des normes trop nombreuses et "trop compliquées" .
"Par contre, si nous sommes séparés, et notamment France et Allemagne, ça veut dire que nous resterons assis sur le banc de touche du match économique mondial", a prévenu François Villeroy de Galhau.
"Incertitude"
Concernant l'économie française, le gouverneur de la Banque de France a estimé que "le paysage n'est ni noir ni uniformément rose", soulignant que "l'économie confirme mois après mois une certaine résilience" . Il a cependant signalé des "incertitudes fortes chez les entrepreneurs autour du débat budgétaire et fiscal en France, puis maintenant de la future politique américaine".
Alors que de grands secteurs industriels, comme l'automobile ou la chimie, annoncent de nombreuses suppressions d'emploi, François Villeroy de Galhau n'a pas exprimé d'inquiétude marquée pour le marché de l'emploi. Il a prédit "une petite remontée du chômage" en raison du ralentissement économique, à environ 7,5% ou 8%, avant un repli "vers 7% (...) probablement autour du tournant de 2025-2026". Il a souligné que l'économie française avait créé quelque 2 millions d'emplois depuis dix ans.
Sur le front des prix, a-t-il estimé, "l'inflation va rester modérée" -elle était de 1,2% en octobre en France sur un an, selon des chiffres provisoires de l'Insee. "Cela veut dire aussi que maintenant les prix progressent moins vite que les salaires et que nous, à la Banque centrale (européenne, NDLR), nous allons pouvoir baisser les taux d'intérêt", a-t-il dit.
La décision reviendra au conseil des gouverneurs de la BCE, qui doit se réunir le 12 décembre, après trois baisses de taux décidées depuis juin.
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