Aller au contenu principal Activer le contraste adaptéDésactiver le contraste adapté
Fermer

Droits de douane : le Medef pointe un risque de "récession", de "déflation" et appelle à "doper l'économie"
information fournie par Boursorama avec Media Services 09/04/2025 à 11:07

Le patron du Medef estime qu'il faut réduire les charges des entreprises, mais également la protection sociale.

Patrick Martin à Paris, le 4 octobre 2024. ( AFP / THOMAS SAMSON )

Patrick Martin à Paris, le 4 octobre 2024. ( AFP / THOMAS SAMSON )

La déflation, "presque pire que l'inflation", et la récession. C'est ce qui guette la France confrontée, comme une grande partie du monde, aux droits de douane imposés par Donald Trump. Pour en éviter les pires conséquences, le président du Medef, Patrick Martin, a appelé mercredi 9 avril sur RTL le gouvernement à "doper l'économie" française, quelques heures avant une réunion à Bercy.

Le ministre de l'Économie Éric Lombard réunit à 16h30 à Bercy, en présence de plusieurs autres ministres, des représentants d'organisations d'employeurs, notamment le Medef, la CPME, l'U2P, mais aussi des représentants des grands secteurs concernés par l'augmentation des droits de douane, notamment les fédérations du commerce, des assureurs, du secteur bancaire ou industriel. Cette réunion se tiendra au lendemain d'un Conseil national de l'Industrie (CNI), où de nombreuses filières ont pu exprimer leurs inquiétudes, une semaine après que le président américain Donald Trump a généralisé des droits de douane de 10% minimum sur toutes les importations arrivant aux États-Unis et de 20% pour les produits arrivant de l'UE.

"Mon pronostic c'est qu'il y a un risque non pas d'inflation mais de déflation, que tous ces produits qui ne pourraient plus être vendus aux États-Unis reviennent en particulier vers le marché européen: des produits chinois bien sûr mais aussi des produits européens. Donc il y a un risque de baisse des prix, ce qui est presque pire que l'inflation ", a déclaré Patrick Martin.

"Finances publiques exsangues"

"Le risque est que la croissance s'enraye et qu'on passe en récession, et que l'emploi en souffre à un moment où on a une croissance française atone", a estimé le patron du Medef, mettant en avant le fait que "comme les finances publiques sont exsangues, on n'a plus de marges de manœuvre pour des dispositifs de soutien".

Selon lui, il va donc falloir "agir très rapidement pour gagner en compétitivité , et ça peut paraître paradoxal mais il faut doper la croissance, améliorer la performance des entreprises françaises, ne pas trop affecter la consommation, pour qu'on sorte par le haut de cette situation sinon on va s'enfoncer dans la récession", selon Patrick Martin.

Lors de la conférence consacrée aux finances publiques prévue le 15 avril, autour du Premier ministre, "il faudra que" François Bayrou "donne des solutions pour les entreprises", par exemple "transférer vers la fiscalité un certain nombre de charges qui pèsent sur les entreprises, on est déjà les entreprises les plus chargées au monde, il va falloir qu'on dope notre économie", suggère Patrick Martin. "La TVA est le seul impôt dont le taux est en France inférieur à la moyenne européenne", souligne-t-il.

"La protection sociale repose par trop sur les entreprises et les travailleurs, si on veut doper l'économie, il va falloir à un moment donné qu'on baisse le niveau des prestations sociales, de la dépense publique généralement, et qu'on révise le financement de cette protection sociale, on n'a pas d'autre choix maintenant", a-t-il encore estimé.

0 commentaire

Signaler le commentaire

Fermer

A lire aussi