Un casque bleu de la FINUL à Naqoura, dans le sud du Liban
par Maya Gebeily et Alexander Cornwell
Des soldats israéliens ont tiré sur trois positions occupées par la Finul, la force de maintien de la paix des Nations Unies, dans le sud du Liban et blessé deux casques bleus, a déclaré jeudi la force onusienne, alors qu'Israël poursuit son offensive contre le Hezbollah dans le pays.
Une première frappe a eu lieu mercredi et les deux autres jeudi, a précisé la Force intérimaire des Nations unies (Finul), créée en 1978 par le Conseil de sécurité de l’Onu, et qui a quelque 10.500 casques bleus déployés dans le sud du Liban.
L'Italie, qui fait partie des pays contributeurs de la Finul, juge ces frappes "totalement inacceptables", a déclaré le ministre italien de la Défense Guido Crosetto.
La frappe lancée mercredi contre le quartier général de la Finul dans la ville de Naqoura, a fait deux blessés légers, des casques bleus victimes d'une chute après qu'une tour d'observation a été touchée par un obus israélien, a précisé l'agence.
Aucune victime n'a été signalée après les deux autres frappes, a déclaré une source onusienne.
Dans un communiqué, la Finul précise que son QG et plusieurs de ses positions à proximité avaient été prises pour cible de manière répétée dans un contexte d'escalade des affrontements entre l'armée israélienne et le Hezbollah le long de la "Ligne bleue", qui désigne la frontière tracée par l'Onu en 2000 entre Israël et le Liban.
"Toute attaque délibérée contre des soldats de la paix est une grave violation du droit humanitaire international", a dénoncé la force onusienne.
L'armée israélienne, qui a intensifié son offensive au Liban contre la milice pro-iranienne lourdement armée", n'a fait aucun commentaire dans l'immédiat.
Le premier ministre libanais par intérim, Najib Mikati, a déclaré jeudi sur X que des contacts étaient en cours entre les États-Unis et la France dans le but de relancer les négociations en vue d'un cessez-le-feu, une référence apparente aux efforts diplomatiques visant à conclure une trêve 21 jours qu'Israël a rejetée le mois dernier.
Aucun commentaire n'a été fait dans l'immédiat par Washington ou Paris.
Le Moyen-Orient reste en état d'alerte maximale dans l'attente de la réponse d'Israël à une frappe de missile iranienne la semaine dernière.
Les pays du Golfe font pression sur Washington pour empêcher Israël d'attaquer les sites pétroliers iraniens car ils craignent que leurs propres installations pétrolières ne soient prises pour cible en représailles, ont déclaré à Reuters trois sources locales.
Le président américain Joe Biden et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu ont évoqué mercredi d'éventuelles représailles israéliennes contre l'Iran, lors d'un appel que les deux parties ont qualifié de positif.
SECOURISTES TUÉS
Israël affirme que son offensive au Liban vise à assurer le retour chez eux des dizaines de milliers d'Israéliens qui ont été déplacés du nord d'Israël en raison des roquettes tirées par le Hezbollah depuis l'autre côté de la frontière en soutien au Hamas palestinien.
Selon le ministère libanais de la Santé, une frappe israélienne a tué cinq secouristes dans la nuit de mercredi à jeudi dans la localité de Dardeghaya, située à quelque 10 kilomètres de la frontière avec Israël.
L'armée israélienne n'a pas fait de commentaire dans l'immédiat.
Selon Tsahal, ces frappes aériennes visaient des dépôts d'armes dans la banlieue sud de Beyrouth et dans le sud du Liban.
Dans un message publié sur X, l'armée israélienne a par ailleurs dit aux habitants du sud du pays qu'il leur était "interdit de retourner dans les maisons qu'ils ont évacuées dans les villages et les villes jusqu'à nouvel ordre pour leur sécurité".
Les frappes israéliennes ont tué plus de 2.100 personnes au Liban au cours de l'année écoulée, la grande majorité depuis le 23 septembre, date à laquelle Israël a intensifié son assaut avec des frappes aériennes de grande ampleur. Le bilan ne fait pas de distinction entre les civils et les combattants.
Israël a en outre promis que l'Iran allait "payer" l'attaque de missiles lancée le 1er octobre contre l'Etat hébreu en réponse, selon Téhéran, à l'assassinat du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, et d'un commandant des Gardiens de la révolution iranienne.
La semaine dernière, Joe Biden a déclaré qu'il était opposé à l'idée de frapper les sites nucléaires de l'Iran en réponse à l'attaque du 1er octobre.
Certains analystes estiment très probable qu'Israël réponde à l'attaque iranienne en ciblant les installations militaires, en particulier celles qui produisent des missiles balistiques comme ceux qui ont été utilisés lors de l'attaque.
(Avec la contribution de Parisa Hafezi, Andrew Mills, Maha El Dahan et Pesha Magid, Maayan Lubell à Jérusalem, Clauda Tanios, Tala Ramadan et Ahmed Elimam à Dubaï, Trevor Hunnicutt et Matt Spetalnick à Washington, et Michelle Nichols à New York ; rédigé par Tom Perry, Michael Perry et Cynthia Osterman ; version française Diana Mandiá, édité par Kate Entringer)
16 commentaires
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer