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Dermatose bovine: face à la mobilisation agricole qui enfle, le gouvernement appelle à "la responsabilité" et à "l'apaisement"
information fournie par AFP 17/12/2025 à 17:28

Des agriculteurs à bord de tracteurs bloquent l'autoroute A61, à Floure, le 17 décembre 2025 ( AFP / Idriss BIGOU-GILLES )

Des agriculteurs à bord de tracteurs bloquent l'autoroute A61, à Floure, le 17 décembre 2025 ( AFP / Idriss BIGOU-GILLES )

Une semaine après le début de la mobilisation contre la gestion de l'épidémie de dermatose nodulaire contagieuse (DNC), le gouvernement a appelé les agriculteurs à "la responsabilité" et à "l'apaisement" alors que certains d'entre eux se trouvent à Bruxelles pour protester contre les abattages et le traité de libre-échange UE-Mercosur.

"Des interdictions ont été contournées par un certain nombre d'acteurs et donc il ne s'agit pas de montrer les uns ou les autres du doigt, mais enfin, il faut quand même appeler tout le monde à la responsabilité", a déclaré le Premier ministre Sébastien Lecornu lors des questions au gouvernement au Sénat.

Soulignant aussi qu'il faut "faire confiance à la science", il a jugé "inacceptables" les menaces subies par les vétérinaires, qui procèdent aux abattages des cheptels lorsqu'un cas de dermatose bovine est détecté.

Un peu plus tôt, la ministre de l'Agriculture Genevard a appelé à "l'apaisement à l'approche de Noël", alors que les agriculteurs ont dit leur intention de continuer de manifester et bloquer des axes routiers au-delà des fêtes "s'il le faut".

La mobilisation partie il y a une semaine d'une ferme ariégeoise a encore enflé mercredi avec le blocage d'un nouvel axe majeur dans le Sud-Ouest.

Le ministère de l'Intérieur avait relevé mardi 75 actions sur le territoire, contre 45 la veille et 27 dimanche

Dans l'Aude, plusieurs dizaines d'agriculteurs se sont rejoints à bord d'une soixantaine de tracteurs à hauteur de Carcassonne sur l'autoroute A61, après avoir convergé depuis Narbonne et Castelnaudary sous escorte de gendarmerie. Vers 13H, ils ont bloqué cet axe reliant Toulouse à la Méditerranée et à l'Espagne, a constaté une équipe de l'AFP.

Equipés de drapeaux de la Coordination rurale, de la Confédération paysanne et des Jeunes agriculteurs, les engins agricoles empêchent toute circulation dans les deux sens. Les agriculteurs ont également lancé des actions devant des bâtiments de l'Etat, promettant de bloquer l'autoroute "pour plusieurs jours si on peut", a annoncé Alexandre Garcia, membre des JA de l'Aude.

"Tant qu'on n'a pas une réponse de l'État, une réponse concrète, on ne bougera pas", a poursuivi Alexandre Garcia, avant qu'un manifestant ne scande "stop à l'abattage et non au Mercosur".

L'A61 était déjà bloquée dans un sens depuis mardi par les JA au niveau de Villefranche-de-Lauragais (Haute-Garonne), où ils empêchent également, au même endroit, la circulation des trains entre Toulouse et Narbonne.

- "Avec souplesse et tact" -

Un manifestant sur un mur de paille pourrie devant la mairie de Limoges, le 17 décembre 2025 ( AFP / Pascal LACHENAUD )

Un manifestant sur un mur de paille pourrie devant la mairie de Limoges, le 17 décembre 2025 ( AFP / Pascal LACHENAUD )

Une centaine d'agriculteurs se sont également rassemblés mercredi devant le siège du Parlement européen à Strasbourg pour protester contre les abattages et le traité de libre-échange UE-Mercosur dont l'adoption est prévue samedi.

"Imaginez-vous l'état d'esprit de ces gens-là, à qui on a abattu le troupeau, fruit de générations de sélection", a déclaré le président de la Coordination rurale du Bas-Rhin, Paul Fritsch.

Sur le Mercosur, le gouvernement a redit son opposition: si la Commission européenne "souhaite passer en force en cette fin de semaine" pour signer le traité commercial entre l'Union européenne et des pays du Mercosur "et aller au vote, la France votera contre" cet accord, a mis en garde le Premier ministre Sébastien Lecornu devant l'Assemblée nationale.

Depuis l'apparition de la maladie en juin en Savoie, l'État tente de contenir la propagation du virus en se basant sur "trois piliers": l'abattage systématique dès la détection d'un cas, la vaccination dans la zone concernée et la restriction de mouvements des bovins.

Mais l'annonce d'Annie Genevard mardi que 750.000 bovins seraient vaccinés "dans les semaines qui viennent" dans le Sud-Ouest n'a pas convaincu.

"J'ai demandé aux préfets de gérer ce mouvement avec souplesse et tact. On encadre et on évite les dégradations", a souligné le ministre de l'Intérieur Laurent Nuñez sur France Info.

Mardi, Annie Genevard a annoncé une extension de la zone vaccinale, qui concernait jusqu'ici huit départements du Sud-Ouest, à l'Hérault et au Tarn. Elle a également promis la création d'un fonds de soutien de plus de 10 millions d'euros destiné aux petits éleveurs.

Au total, 114 foyers de DNC ont été recensés en France depuis juin, dont 26 en Occitanie. Plus de 3.300 bêtes ont été euthanasiées sur un cheptel de quelque 16 millions de bovins.

10 commentaires

  • 17:48

    Dettes annuelles ? Et d'un budget refusant d'attaquer le problème de la dépense ?


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