Jordan Bardella à Naestved, au Danemark, le 28 septembre 2024. ( Ritzau Scanpix / INGRID RIIS )
"Ces gens devront rendre des comptes. Ils ont mis le pays dans une situation budgétaire cataclysmique", a affirmé le président du RN Jordan Bardella sur BFMTV/RMC ce lundi 14 octobre.
"La situation budgétaire du pays est extrêmement préoccupante." Au micro de BFMTV/RMC ce lundi 14 octobre, le président du RN Jordan Bardella ne cache pas son inquiétude face au dérapage du déficit public, prévu par l'ancien gouvernement à 5,1% alors qu'il devrait finalement atteindre 6,1% du PIB cette année. Il a ainsi accusé "la macronie a minima de l'amateurisme, et au pire, de la dissimulation et des mensonges dans la gestion des comptes publics."
"Au début d'année, les macronistes nous ont annoncé un déficit de 128 milliards d'euros. Six mois plus tard, on nous parle d'un déficit constaté, réel, de 180 milliards. C'est à dire qu'il y a un trou de 50 milliards entre les prévisions qui ont été faites par la macronie et la réalité du déficit budgétaire que nous n'avons jamais connu dans cette proportion et dans cette dimension, hors crise, depuis la Seconde guerre mondiale", s'est-il alarmé. "Je crois qu'ils ont dissimulé la réalité de la dérive budgétaire qui a été la leur", a martelé le leader du RN.
Selon France 2, des notes internes de Bercy avaient alerté l'ancien gouvernement sur ce dérapage des comptes publics dès l'automne 2023. Interrogé par la rédaction, Bruno Le Maire a répondu dans un SMS énigmatique : "La vérité apparaîtra plus tard." "Ces gens devront rendre des comptes", s'est indigné Jordan Bardella. "Ils ont mis le pays dans une situation budgétaire cataclysmique, qui fait aujourd'hui de nous l'un des pays les plus endettés en valeur de la zone euro - on frôle quasiment les niveaux de pays d'Europe du sud comme l'Espagne, le Portugal ou la Grèce, ce qui nous place aujourd'hui dans des situations de dépendance budgétaire et de fragilité budgétaire qui sont sans précédent. Ils ont géré dramatiquement l'argent public", a-t-il insisté.
Gabriel Attal assure avoir "fait des économies"
Sur France Inter ce lundi, l'ancien Premier ministre Gabriel Attal a assuré avoir "fait des économies" lorsqu'il était chef de gouvernement. "La première chose que j'ai faite face à l'état budgétaire de notre pays, c'est de prendre un décret pour annuler 10 milliards d'euros de crédits budgétaires en cours d'année. Un frein d'urgence face à la situation budgétaire", s'est-il justifié. "J'ai demandé à tous les ministères de se serrer la ceinture", a poursuivi Gabriel Attal. "J'ai pris des mesures pour identifier ou réaliser 40 milliards d'euros d'économies pendant les huit mois que j'occupais la fonction de Premier ministre", a-t-il assuré. "Ça fait cinquante ans que la France dépense plus que ce qu'elle gagne", a également déploré l'ancien locataire de Matignon.
Le député LFI Eric Coquerel compte transformer la commission des finances qu'il préside en commission d'enquête sur le dérapage budgétaire. Dimanche, il a dit "espérer" recevoir le soutien de la présidente de l'Assemblée, Yaël Braun-Pivet, indispensable pour mener cette opération rare. "Le meilleur moyen de contrôler, c'est de comprendre pourquoi on a des chiffres qui varient à ce point-là en un an", a-t-il ajouté. Les commissaires aux Finances seront invités à se prononcer mercredi à 17h, juste avant d'entamer l'examen du projet de budget 2025.
Le président de la Cour des comptes Pierre Moscovici a également assuré vendredi qu'il souhaitait "que l'on sache pourquoi et comment cela s'est produit".
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