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Croissance allemande : plusieurs instituts abaissent leurs prévisions pour 2026
information fournie par Boursorama avec Media Services 11/12/2025 à 14:29

Une perte de compétitivité, la bureaucratie et la compétition chinoise sont cités comme des facteurs de la crise que traverse l'Allemagne.

( AFP / FOCKE STRANGMANN )

( AFP / FOCKE STRANGMANN )

L'économie allemande devrait poursuivre sa traversée du désert en 2026, après deux années de récession et une quasi stagnation prévue en 2025. Plusieurs experts ont abaissé leurs prévisions de croissance pour l'année prochaine, alors que les droits de douanes américains, les changements démographiques ou encore la concurrence chinoise pèse lourdement sur le modèle industriel exportateur.

Pour 2025, les instituts de recherche économique de Munich (Ifo) et d'Essen (RWI) ne prévoient qu'une croissance de 0,1%, contre 0,2% dans leurs prévisions d'automne. Avec l'IfW Kiel, ils ont également révisé à la baisse le rebond espéré pour l'an prochain : entre 0,8 et 1% contre 1,1 à 1,3% anticipé précédemment .

"L'Allemagne est plus durement touchée par les mutations structurelles, car le secteur manufacturier, qui est le plus affecté, revêt une importance macroéconomique majeure et les changements démographiques y sont plus marqués", explique l'Ifo dans un communiqué.

L'Allemagne pâtit depuis trois ans des prix élevés de l'énergie , de la baisse de la demande mondiale et de la concurrence grimpante de la Chine , notamment dans l'automobile, qui ont lourdement affaibli son modèle industriel exportateur. Dernier obstacle en date: la hausse des droits de douane américains qui pèse sur les exportations allemandes.

Faiblesses structurelles

Pour retrouver la croissance, le gouvernement de Friedrich Merz, au pouvoir depuis mai, a annoncé des réformes en faveur des entreprises, comprenant des allègements fiscaux ainsi qu'une baisse du prix de l'électricité en 2026 bienvenue pour les industries les plus énergivores.

Mais ces décisions "ne devraient probablement apporter à l'économie allemande qu'une impulsion conjoncturelle, sans pour autant stimuler la production potentielle ni accélérer la croissance", objecte l'Ifo

De plus, les faiblesses structurelles de ce pays, à la démographie et aux infrastructures vieillissantes, persistent. "Il s'agit de loin de la crise la plus grave", commente auprès de l' AFP Timo Wollmershäuser, économiste à l'Ifo, citant notamment une perte de compétitivité, la bureaucratie et la compétition chinoise.

"La Chine ne se contente plus de copier des produits, elle est devenue un pays innovant. L'Allemagne a encore du potentiel, mais nous devons commercialiser les innovations en Allemagne", explique-t-il. Les entreprises "doivent créer de la valeur ajoutée ici, et pas ailleurs", ajoutent-ils.

Car les délocalisations ont entrainé une perte nette de près de 51.000 emplois en Allemagne entre 2021 et 2023, d'après un communiqué de l'Institut statistique Destatis, publié en novembre dernier.

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