En cas de scénario noir, croisant un hiver très froid et un approvisionnement "dégradé", RTE prévoit une trentaine de signaux EcoWatt rouges, qui impliquent des mesures de sobriété strictes.
( AFP / FREDERICK FLORIN )
L'hiver sera-t-il doux, normal ou très froid ? La météo va avoir une importance cruciale cet hiver, alors que la France et l'Europe sont confrontées à une crise énergétique inédite, qui pourrait avoir un impact direct sur l'approvisionnement en électricité. Mais quel que soit le scénario, le gestionnaire des lignes à haute et très haute tension, RTE, semble écarter le risque de coupure de courant.
Trois scénarios d'approvisionnement énergétique ont été présentés mercredi 14 septembre par le président de RTE, Xavier Piechaczyk : un scénario "dégradé", un "central" et un scénario "haut".
Dans le "dégradé", "la consommation nationale suit la tendance actuelle", c'est-à-dire 1 ou 2% en-dessous du niveau d'avant-Covid. Du côté de l'offre, ce scénario imagine des "tensions très importantes sur le gaz" , et donc des pénuries touchant la production électrique des centrales à gaz en France et en Europe, tandis que les imports d'électricité "pourraient être limités en périodes de tension".
"Ce type de scénario dégradé peut être aussi atteint en cas de retard très important sur le calendrier de retour sur le réseau des tranches nucléaires " aujourd'hui à l'arrêt, a dit Xaiver Piechaczyk. Quelque 25 réacteurs -sur les 56 que compte le parc français- sont indisponibles en raison d'opérations de maintenance ou de problèmes de corrosion. EDF a promis mercredi leur redémarrage graduel d'ici à février.
Une trentaine d'alerte en cas de scénario noir
Dans le scénario central, le "principal", la consommation est également conforme à ce qu'elle est habituellement. La disponibilité du nucléaire "remonte progressivement d'ici janvier, mais nous retenons une vision prudente, avec une capacité de l'ordre de 38 gigawatts (GW) au 1er décembre et 45 GW début janvier".
Enfin le scénario haut est "volontariste" en ce qui concerne la sobriété. Et du côté de l'offre, les remises en service de réacteurs sont rapides, permettant de disposer de 40 GW de nucléaire début décembre et 50 GW début janvier.
Des croisements de ces scénarios avec quatre types d'hiver, de "chaud" à "très froid", permettent "d'évaluer en probabilité le nombre de signaux EcoWatt rouge que nous serions amenés à émettre". Comme une alerte météo, une alerte EcoWatt rouge, émise par RTE, serait diffusée via l'application du même nom et plus largement par les médias et fournisseurs d'énergie, à l'intention des entreprises, des collectivités comme des ménages. Elle interviendrait en cas de "situation très tendue", rendant impératives une baisse de la consommation d'énergie et l'application rigoureuse de mesures de sobriété, et serait destinée à éviter des coupures d'électricité.
"Si l'hiver est doux, vous n'entendrez probablement pas parler de nous , sauf quelques signaux EcoWatt rouges" en cas de scénario "dégradé", a souligné Xavier Piechaczyk. Le risque serait également "faible" en cas de conditions météo proches des normales.
En cas de scénario noir, croisant un hiver très froid et un approvisionnement "dégradé", RTE prévoit une trentaine de signaux EcoWatt rouges. Xavier Piechaczyk évalue toutefois à "moins d'une chance sur 10" la probabilité d'un hiver très froid. Mais la visibilité en matière de météo se limite à trente jours, ce qui conduira RTE à "actualiser" tous les mois son analyse.
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