Le projet américain de retour sur la Lune à l'horizon 2029 est contrarié par les déboires de l'entreprise d'Elon Musk. Sa rivale, Blue Origin, détenue par Jeff Bezos, pourrait en profiter, à en croire l'administrateur de la Nasa.

Sean Duffy, à Washington DC, le 27 août 2025 ( GETTY IMAGES NORTH AMERICA / ANDREW HARNIK )
"Nous sommes dans une course contre la Chine, donc nous avons besoin que les meilleures entreprises avancent à une vitesse qui nous amène à la Lune en PREMIER". A l'occasion d'entretiens diffusés sur plusieurs médias américains dont CNBC et Fox News , le nouveau patron de la Nasa a mis la pression sur SpaceX, dont il déplore les retards dans le développement de sa fusée HLS qui doit ramener des astronautes américains à la surface de la Lune, plus de 50 ans après la dernière mission du programme Apollo en décembre 1972. Le "Human Landing System", est une version modifiée de la fusée géante Starship conçue par l'entreprise d'Elon Musk, dont l'avancée reste pour l'heure incertaine.
L'agence spatiale américaine va ainsi relancer des appels d'offre pour ses missions vers la Lune, a annoncé lundi 21 octobre son administrateur et ministre des Transports Sean Duffy. "Nous allons avoir une course à l'espace dans le sens d'une concurrence entre les entreprises américaines pour voir qui pourra nous faire revenir sur la Lune en premier" , a-t-il déclaré sur Fox News. "Je suis en train de lancer ce contrat. Je pense que des entreprises comme Blue vont y participer, et peut-être d'autres".
Rivale de SpaceX, Blue Origin est l'entreprise spatiale du fondateur d'Amazon Jeff Bezos. Elle est pour l'instant chargée de la cinquième mission de l'ambitieux programme Artémis.
Pékin vise 2030 au plus tard, Trump veut un retour sur la Lune avant la fin de son mandat
Ce programme avait été initié au cours de son premier mandat par Donald Trump, qui ambitionne que la Nasa retourne le plus rapidement possible sur la Lune et aille également sur Mars. La prochaine étape du programme Artemis est espérée pour début 2026, avec la mission Artemis 2 qui aura pour but de poser les jalons du retour à la surface lunaire en envoyant des astronautes vers la Lune, sans s'y poser. Reportée à plusieurs reprises ces dernières années, elle est maintenant prévue pour avril 2026 au plus tard, a réaffirmé la Nasa le mois dernier. L'équipage, composé de trois astronautes américains et d'un Canadien, doit être le premier à voyager autour du satellite naturel de la Terre depuis plus de 50 ans. La mission Artémis 3, qui prévoit le retour des Américains sur la surface lunaire, est prévue à ce stade pour la mi-2027.
"J'adore SpaceX. C'est une entreprise incroyable. Le problème est qu'ils sont en retard. Ils ont repoussé leurs délais et nous sommes en compétition avec la Chine", a justifié Sean Duffy. "Le président et moi voulons revenir sur la Lune au cours de ce mandat présidentiel", qui se termine en janvier 2029, a souligné le ministre. Et en tout état de cause, avant la Chine qui vise au plus tard 2030 pour sa première mission lunaire habitée.
La pression sur la Nasa s'est accentuée ces derniers mois avec le retour à la Maison Blanche de Donald Trump. "Concurrence et innovation sont les clés de notre domination spatiale", a ainsi insisté Sean Duffy sur le réseau X.
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