Chef du parti présidentiel, Stéphane Séjourné est peu réputé pour sa maîtrise des sujets économiques et financiers. Mais il est un fin connaisseur des institutions bruxelloises.
Stéphane Séjourné à Paris, le 23 août 2024. ( AFP / DIMITAR DILKOFF )
Profitant de la démission fracassante du commissaire européen français Thierry Breton, le ministre des Affaires étrangères et proche d'Emmanuel Macron, Stéphane Séjourné a hérité d'un portefeuille clé à la stratégie industrielle au sein de la nouvelle Commission européenne, a annoncé mardi 17 septembre la présidente Ursula von der Leyen.
Le nouveau commissaire, choisi à la dernière minute au détriment du sortant Thierry Breton, sera chargé du redressement de l'industrie européenne, grande priorité des prochaines années. Il héritera du titre de "vice-président exécutif pour la Prospérité et de la Stratégie industrielle" .
Stéphane Séjourné, 39 ans, chef du parti présidentiel Renaissance, est peu réputé pour sa maîtrise des sujets économiques et financiers . Il ne cachait d'ailleurs pas sa volonté de rester au Quai d'Orsay, où il n'aura guère eu l'occasion de s'illustrer depuis sa nomination en janvier. Mais le futur commissaire est un fin connaisseur des institutions bruxelloises. Il a présidé le groupe Renew (centristes et libéraux) au Parlement européen de 2021 à 2024.
"Il guidera le travail visant à mettre en place les conditions permettant à nos entreprises de prospérer, pour l'investissement et l'innovation, ainsi que pour la stabilité économique, le commerce et la sécurité économique", a déclaré Ursula von der Leyen. Stéphane Séjourné sera aussi chargé des PME et du marché unique, a-t-elle précisé.
"Le président français a proposé Stéphane Séjourné comme nouveau candidat de la France. Je connais très bien Stéphane Séjourné", a souligné la président de la Commission européenne. "Nous avons très bien travaillé ensemble, et je suis convaincu qu'il sera un excellent commissaire européen" .
Compétitivité et souveraineté
La compétitivité et la souveraineté de l'industrie européenne, thèmes portés par le président français Emmanuel Macron, se sont imposées ces dernières années dans l'agenda de l'UE. Ils sont une grande priorité de la nouvelle équipe.
L'ancien président de la Banque centrale européenne et ancien Premier ministre italien, Mario Draghi, a présenté un état des lieux alarmants début septembre. L'Europe subit un décrochage économique par rapport aux États-Unis et accroit sa dépendance envers la Chine, a-t-il averti dans un rapport commandé par Mme von der Leyen.
Les besoins d'investissements en Europe sont "énormes" en particulier dans les transitions verte et numérique, a souligné Mario Draghi, qui les chiffre entre 750 et 800 milliards d'euros par an, soit plus que le plan Marshall des États-Unis qui a soutenu l'Europe après la deuxième guerre mondiale.
L'Italien a plaidé pour un "changement radical" vers plus d'intégration européenne mais aussi moins de complexité bureaucratique, estimant que la survie de l'Union européenne était en jeu. Mme von der Leyen a affirmé que ces conclusions inspireraient les travaux de sa nouvelle équipe.
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