Aller au contenu principal Activer le contraste adaptéDésactiver le contraste adapté
Fermer

Chute de Bachar al-Assad : les Kurdes syriens tendent la main au nouveau pouvoir mais craignent pour leur avenir
information fournie par Boursorama avec Media Services 13/12/2024 à 13:25

Les Kurdes de Syrie sont confrontés à plusieurs défis, non des moindres étant l'hostilité très marquée du voisin turc à leur égard.

Un combattant kurde à Qamishli, en Syrie, le 9 décembre 2024. ( AFP / DELIL SOULEIMAN )

Un combattant kurde à Qamishli, en Syrie, le 9 décembre 2024. ( AFP / DELIL SOULEIMAN )

Le Kurdes ont beau faire flotter le drapeau de la rébellion syrienne -un geste d'ouverture envers les islamistes-, l'avenir est incertain pour cette communauté longtemps opprimée craint de perdre l'autonomie limitée acquise de haute lutte dans le nord-est de la Syrie.

Les Kurdes syriens ont été victimes de discrimination pendant des décennies, notamment sous le règne du clan Assad, empêchés par exemple d'apprendre leur langue dans les écoles.

Dans un geste d'ouverture envers le groupe islamiste Hayat Tahrir al-Sham (HTS) qui a renversé, avec ses alliés, le président Bachar al-Assad , l'administration autonome kurde a annoncé qu'elle adoptait le drapeau syrien de l'indépendance , qui flotte désormais à Damas.

Le sort des Kurdes de Syrie, qui étaient taxées de "séparatisme" du temps d'Assad, "reste incertain", observe l'analyste Mutlu Civiroglu, basé à Washington, avant de noter que "sur le terrain, l'évolution de la situation est rapide". Ces Kurdes font face à "une pression croissante de la Turquie et des factions sous son contrôle" , des combattants soutenus par Ankara s'étant emparés, à la faveur de l'offensive des rebelles de HTS, de deux zones du nord, Manbij et Tal Rifaat, qu'ils tenaient.

La semaine dernière, Mazloum Abdi, chef des Forces démocratiques syriennes (FDS), dirigées par les Kurdes et appuyées par les États-Unis, a salué "l'opportunité de construire une nouvelle Syrie basée sur la démocratie et la justice, qui garantisse les droits de tous les Syriens".

Craintes pour l'autonomie

Mais de nombreux habitants du nord-est s'inquiètent de l'avenir de leur région semi-autonome. "Les factions de Damas ne reconnaissent pas les Kurdes", affirme à l' AFP Ali Darwish, un habitant de la ville kurde de Qamichli. "Maintenant, ils veulent lisser leur image devant la communauté internationale" . "En tant que Kurdes, nous espérons être en mesure de préserver nos régions et d'améliorer la situation économique", souligne cet homme de 58 ans, s'exprimant en kurde.

Les FDS contrôlent de vastes régions du nord-est de la Syrie, où les Kurdes syriens ont instauré une administration semi-autonome. Alliées des Occidentaux dans la lutte contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI), elles sont considérées par la Turquie comme une émanation du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), classé par Ankara comme une organisation terroriste.

Jeudi, le secrétaire d'État américain Antony Blinken a déclaré que les FDS étaient "essentielles" pour empêcher une résurgence des jihadistes de l'EI en Syrie après la chute d'Assad. La Turquie, elle, a déjà nommé un représentant diplomatique en Syrie après avoir accueilli favorablement la prise du pouvoir par HTS. Ce dernier dit avoir renié les fondements de ses origines, lorsque le groupe s'appelait Jabhat al-Nusra et avait prêté allégeance à Al-Qaïda.

Le facteur turc

"Les Kurdes syriens sont confrontés à plusieurs défis importants, dont le plus pressant est l'hostilité permanente de la Turquie à leur égard" , affirme l'analyste Mutlu Civiroglu. Depuis 2016, la Turquie a organisé de nombreuses opérations contre les FDS. Les combattants des nouvelles autorités syriennes ont pris la ville orientale de Deir Ezzor, qui était brièvement passée sous contrôle des FDS après le retrait des troupes de l'ancien régime et de leurs alliés soutenus par l'Iran. "Toutes les attaques et menaces turques contre les Kurdes visent directement ou indirectement à saper l'autonomie kurde et à étendre le contrôle turc dans le nord de la Syrie", souligne Mutlu Civiroglu.

Les nouveaux dirigeants syriens n'ont cessé de répéter que les minorités seraient protégées mais sans mentionner explicitement les Kurdes.

À Qamichli, des habitants ont déclaré à l' AFP qu'ils se réjouissaient de l'éviction d'Assad mais qu'ils demeuraient inquiets. Les Kurdes, la plus importante minorité ethnique de Syrie, veulent un "État démocratique qui respecte les droits et la religion de chacun" , déclare Khorshed Abo Rasho, 68 ans. "Nous voulons un Etat fédéral, pas une dictature", ajoute-t-il. L'avocat Fahd Dawoud, âgé de 44 ans, est plus optimiste. "Nous espérons que le nouveau gouvernement représentera tous les Syriens et n'exclura aucun parti".

1 commentaire

  • 13 décembre 13:15

    Partition douloureuse en vue.


Signaler le commentaire

Fermer

A lire aussi

  • Des supporters du PSG sont rassemblés à Times Square, à New York, le 11 juillet 2025 ( AFP / FRANCK FIFE )
    information fournie par AFP 13.07.2025 03:55 

    Après avoir dominé l'Europe, le PSG va tenter d'étendre son hégémonie sur la planète et marquer encore un peu plus l'histoire en remportant la première édition remodelée du Mondial des clubs face à Chelsea, sous les yeux de Donald Trump, dimanche. Le match entre ... Lire la suite

  • Le président français Emmanuel Macron participe à une réunion au palais de l'Elysée, à Paris, le 12 juillet 2025 ( POOL / Tom Nicholson )
    information fournie par AFP 13.07.2025 03:52 

    Malgré des finances publiques au plus mal, le président français Emmanuel Macron s'exprimera dimanche soir sur les "efforts de défense" à consentir face à l'aggravation des menaces et un ordre mondial déliquescent. Lors de sa traditionnelle allocution aux armées ... Lire la suite

  • Le dirigeant nord-coréen Kim Jon Un (à droite) reçoit le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov à Wonsan, sur la côte est de la Corée du Nord, le 12 juillet 2025 ( RUSSIAN FOREIGN MINISTRY / HANDOUT / Handout )
    information fournie par AFP 13.07.2025 01:02 

    Le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un a assuré le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov de son soutien "inconditionnel" dans la guerre contre l'Ukraine, jugeant "certaine" la victoire de Moscou, ont rapporté dimanche les médias officiels de Pyongyang. Selon ... Lire la suite

  • Tennis: Wimbledon Championships
    information fournie par Reuters 12.07.2025 22:43 

    par Martyn Herman La Polonaise Iga Swiatek s'est offert samedi un premier titre à Wimbledon grâce à sa victoire écrasante en finale face à l'Américaine Amanda Anisimova (6-0, 6-0 en 57 minutes). La quatrième joueuse mondiale a décroché à 24 ans son sixième sacre ... Lire la suite

Pages les plus populaires