"Il ne fait aucun doute que ce qui s'est passé en Syrie est le résultat d'un complot des États-Unis et d'Israël", a expliqué l'ayatollah.

Ali Khamenei à Téhéran, en Iran, le 2 novembre 2024. ( KHAMENEI.IR / - )
Avec la chute de Bachar al-Assad en Syrie, l'Iran a perdu un allié proche vieux de plusieurs décennies et la clé de voute du pont terrestre avec le Hezbollah, implanté au Liban. Mais ce "complot des États-Unis et d'Israël" n'affaiblira pas l'Iran, a assuré mercredi 11 décembre le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, dans sa première prise de parole sur le sujet.
La Syrie a été pendant des décennies un proche allié de Téhéran et la clé de voûte du pont terrestre entre l'Iran et le Hezbollah, le membre le plus redoutable de son "axe de la résistance" anti-israélien, par lequel les armes et les combattants pouvaient transiter.
La chute de la famille Assad, dont le père Hafez puis le fils ont gouverné d'une main de fer la Syrie pendant un demi-siècle, est un coup dur pour l'Iran qui s'est investi politiquement, financièrement et militairement dans le pays, mais voit désormais ses intérêts menacés. Il perd notamment le pont terrestre avec le Hezbollah, le membre le plus redoutable de son "axe de la résistance" anti-israélien , par lequel les armes et les combattants pouvaient transiter.
"S'imaginer que lorsque la résistance est affaiblie, l'Iran islamique est aussi affaibli, c'est ne pas connaître la signification de résistance" et "de l'ignorance", a affirmé l'ayatollah Ali Khamenei au pouvoir depuis 1989. Il s'agit de son premier commentaire depuis le changement de régime en Syrie , lorsqu'une coalition de rebelles et d'islamistes avait pris dimanche le pouvoir à Damas.
"Complot des États-Unis et d'Israël"
"Il ne fait aucun doute que ce qui s'est passé en Syrie est le résultat d'un complot des États-Unis et (d'Israël) ", a assuré Ali Khamenei, qui a le dernier mot sur toutes les décisions stratégiques en Iran. "Un gouvernement voisin de la Syrie a joué un rôle évident dans cette affaire", a ajouté le dirigeant iranien, dans une pique qui semble adressée à la Turquie.
Le groupe islamiste radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS), fer de lance de l'offensive qui a fait tomber Bachar al-Assad, a été soutenu par la Turquie. HTS, ancienne branche d'al-Qaïda en Syrie (Al-Nosra), organisation avec laquelle il a rompu en 2016, est toujours classé comme "terroriste" par les chancelleries occidentales.
Les différents acteurs en Syrie ont des "objectifs différents", a mis en garde Ali Khamenei. "Certains d'entre eux cherchent à s'emparer des terres du nord ou du sud de la Syrie" , a souligné le dirigeant iranien. De son côté, "l'Amérique cherche à renforcer sa position dans la région", a-t-il estimé.
La Turquie dispose de forces dans le nord de la Syrie, tandis qu'au sud l'armée israélienne a mené une incursion dans la zone tampon du Golan syrien. Ce territoire sous contrôle de l'ONU et séparant la Syrie d'Israël est censé être démilitarisé en vertu d'un accord de 1974.
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