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Cédric Jubillar, un accusé déroutant qui clame son innocence
information fournie par AFP 21/09/2025 à 09:54

Cédric Jubillar, le mari de Delphine Jubillar, disparue depuis le 15 décembre, participe à une opération de recherche organisée par les gendarmes dans le bois de Milhars, le 23 décembre 2020 à Cagnac-les-Mines, dans le Tarn ( AFP / Fred SCHEIBER )

Cédric Jubillar, le mari de Delphine Jubillar, disparue depuis le 15 décembre, participe à une opération de recherche organisée par les gendarmes dans le bois de Milhars, le 23 décembre 2020 à Cagnac-les-Mines, dans le Tarn ( AFP / Fred SCHEIBER )

Cédric Jubillar, jugé à partir de lundi pour le meurtre de sa femme Delphine près d'Albi, est un peintre-plaquiste de 38 ans, amateur de cannabis et de jeux vidéo, dont le comportement, avant et après son incarcération, déroute enquêteurs et proches.

C'est lui qui avait alerté les gendarmes de la disparition de son épouse à l'aube du 16 décembre 2020 et il a toujours clamé son innocence.

L'enquête montre que cet homme à l'enfance chaotique, marié avec Delphine depuis 2013, vivait mal la volonté de divorce de la mère de ses deux enfants, infirmière de nuit dans une clinique privée d'Albi, qui était le pilier économique de la famille, alors que, lui, accumulait les petits boulots dans la construction.

Dans cette affaire sans cadavre, ni témoin, ni scène de crime, "il y a de nombreux éléments qui vont dans le sens de sa culpabilité", estime pour l'AFP une source proche de l'enquête.

Et dans le dossier réuni par l'accusation, la personnalité de Cédric Jubillar, ses déclarations fluctuantes, troublantes ou provocatrices ont pesé pour le renvoyer devant la cour d'assises du Tarn.

C'est une "personnalité déroutante", selon la même source qui parle de l'accusé comme d'"un félin". "Il a une intelligence pratique, situationnelle. Il est très changeant dans son discours, il adapte sa posture à la situation. Il dit tout et son contraire".

- "Grande gueule" -

Lors de conversations avec sa mère, ou devant deux autres proches, il avait menacé de tuer Delphine, avant sa disparition. Mais face aux enquêteurs, il se défend en disant que tous ces propos ont été tenus sur le ton de la plaisanterie.

Il aurait aussi confié avoir tué Delphine ou donné des éléments sur l'emplacement du corps à un codétenu de la maison d'arrêt de Seysses (Haute-Garonne), où il est incarcéré depuis juin 2021, ou à deux ex-petites amies ayant noué des relations avec lui en détention. Mais là encore, l'accusé a nié en bloc.

Un portrait de Delphine Jubillar sur une affiche, le 7 décembre 2022 à Cagnac-les-Mines, dans le Tarn ( AFP / Charly TRIBALLEAU )

Un portrait de Delphine Jubillar sur une affiche, le 7 décembre 2022 à Cagnac-les-Mines, dans le Tarn ( AFP / Charly TRIBALLEAU )

Le portrait qui se dessine de Cédric Jubillar dans les éléments réunis par les enquêteurs n'est pas flatteur: un homme impulsif et arrogant, "grande gueule" selon certains témoignages, un professionnel peu fiable en raison d'une consommation immodérée de cannabis, un mauvais mari aussi, indifférent pendant les recherches de son épouse disparue, ou encore un père parfois violent avec son fils.

Les enquêtes de personnalité ou les expertises psy décrivent, elles, un homme, qui depuis sa naissance le 14 septembre 1987, a connu un parcours instable, avec notamment une enfance chahutée, au cours de laquelle il a été balloté de foyer en foyer, sa mère n'ayant que 16 ans à sa naissance.

- "Caricaturé" -

Victime de violences dans son jeune âge, il traîne comme un boulet des failles affectives qu'il espérait combler avec Delphine, selon les rapports d'experts.

A quelques jours du procès et comme il l'a fait tout au long de la procédure, l'un de ses deux avocats, Alexandre Martin, dénonce "la présentation qui a été faite de lui".

Cédric Jubillar, le mari de Delphine Jubillar disparue en décembre 2020, participe à un rassemblement avec des collègues et des proches à Albi, le 12 juin 2021 dans le Tarn ( AFP / Fred SCHEIBER )

Cédric Jubillar, le mari de Delphine Jubillar disparue en décembre 2020, participe à un rassemblement avec des collègues et des proches à Albi, le 12 juin 2021 dans le Tarn ( AFP / Fred SCHEIBER )

"Le procès va être justement le lieu pour que les jurés se rendent compte de la réalité de la personnalité de cet homme, qui a été quand même caricaturé", plaide Me Martin.

"Il peut dégainer des mots vulgaires, un peu agressifs, ça c'est possible. Par contre, ce qui est certain, c'est que dans le dossier, vous n'avez pas la moindre trace d'impulsivité physique de Cédric sur Delphine, ce qui est quand même le sujet essentiel", détaille-t-il.

"Oui, il a pu dire à un moment donné, j'en peux plus, je vais la tuer. Je ne dis pas que ce soit extrêmement intelligent, mais c'est les propos d'un homme qui était énervé. Et en parallèle, je vous dirais, on a rarement vu un criminel venir annoncer son crime préalablement", souligne l'avocat.

A partir de lundi et durant les quatre semaines du procès de cette affaire très médiatisée, Cédric Jubillar sera au centre de toutes les attentions. Et pour la première fois depuis les faits, il aura la possibilité de s'exprimer publiquement pour s'expliquer.

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