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Campagne de l'Ademe pour des "pratiques plus sobres" de consommation : "C'est maladroit", regrette Bruno Le Maire
information fournie par Boursorama avec Media Services 23/11/2023 à 10:48

À travers quatre spots vidéo, à l'occasion du Black Friday, l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) et le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu prônent la sobriété. Le ministre de l'Économie trouve cette démarche "regrettable".

Le ministre de l'Économie Bruno Le Maire et le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu (à droite), au ministère des Finances à Paris, le 16 mai 2023.  ( AFP / GEOFFROY VAN DER HASSELT )

Le ministre de l'Économie Bruno Le Maire et le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu (à droite), au ministère des Finances à Paris, le 16 mai 2023. ( AFP / GEOFFROY VAN DER HASSELT )

"N'hésitez pas si vous avez besoin que je vous déconseille d'autres achats" : le dernier spot de l'Ademe met en scène sur un ton humoristique un "dévendeur" pour inciter à moins acheter neuf. Ce spot est l'un des quatre montrant des acheteurs potentiels d'un polo, d'une ponceuse, d'un lave-linge et d'un téléphone, dissuadés d'acheter au profit de ne rien acheter, de louer, de faire réparer ou d'acheter reconditionné. Ils mettent en scène un "conseiller atypique et pour le moins déroutant qui ne pousse pas à la consommation mais préfère questionner sur leurs besoins réels". Les vidéos seront diffusées du 14 novembre au 4 décembre. La campagne s'accompagne d'un site recensant des adresses pour louer ou réparer : epargnonsnosressources.gouv.fr . La campagne a été dévoilée le 14 novembre par Christophe Béchu. Le ministre de la Transition écologique plaide pour "un Green Friday où le récit de la sobriété, de la réparation, du réemploi serait mis à l'honneur comme contre-modèle de société".

Mais, pour Bruno Le Maire, "c'est une campagne maladroite". "D'abord parce que vendeur, c'est un métier, donc je ne trouve pas ça très sympa pour les vendeurs de se moquer , même indirectement, de leur métier, a estimé le ministre, jeudi 23 novembre sur Franceinfo . En deuxième lieu, c'est maladroit vis-à-vis du commerce, surtout le commerce physique , qui aujourd'hui - quand vous regardez les boutiques de centre-ville, les boutiques de vêtements, toutes les grandes marques comme Camaïeu qui ont connu ces difficultés... Très franchement je ne trouve pas ça très habile vis-à-vis du commerce physique qui se bat, que nous soutenons, en particulier en centre-ville", regrette-t-il.

Le Maire "ne croit pas à la culpabilisation du consommateur"

Pour Bruno Le Maire, "c'est une façon de faire une promotion indirecte du commerce dématérialisé sur les plateformes, donc je trouve ça regrettable". Interrogé sur le rôle du gouvernement d'inciter à mieux consommer, à quelques jours de la COP28, le ministre de l'Économie répond : "Je crois profondément à la sobriété. Consommer moins, consommer mieux, oui. Mais pas en prenant les vendeurs ou les commerces physiques comme cible et pas en culpabilisant, mais en incitant. Je crois à l'incitation à la sobriété. Je ne crois pas à la culpabilisation du consommateur", martèle-t-il.

Cette campagne mécontente aussi les commerçants. "Au démarrage d'une période d'activité essentielle pour l'ensemble du commerce, cette campagne traite de manière inconséquente et injustifiée du secteur du commerce, et en particulier celui de la mode", s'est indignée mardi l'Alliance du commerce, qui regroupe grands magasins et importantes enseignes de l'habillement et de la chaussure, et représente 27.000 magasins. "Le secteur de la mode traverse ces derniers mois une crise exceptionnelle" , souligne l'organisation qui évoque des dizaines de milliers d'emplois supprimés. L'Alliance du Commerce demande le "retrait immédiat" de la campagne.

"Il n’y a pas plus local que l'emploi qui répare votre machine à laver"

La CPME, organisation patronale qui fédère 243.000 artisans, TPE, PME et ETI, demande aussi "l'arrêt d'une campagne de communication maladroite et stigmatisante envers les commerçants". "Une telle campagne à l'approche des fêtes de Noël est une véritable gifle aux commerçants qui subissent l’inflation de plein fouet et s'inquiètent d'une activité économique qui donne des signes de ralentissement", déplore l'organisation.

"Cette campagne sur la sobriété, ce n’est pas dire 'acheter, c’est mal'. C'est dire, 'acheter, ce n’est pas la seule solution'" , a défendu Christophe Béchu mardi sur X, en relayant l'un des spots. Contactée mardi par l' AFP , l'Ademe assume. "Il n’y a pas plus local que l'emploi qui répare votre machine à laver, ceux qui vous louent une ponceuse dont vous n’avez besoin qu’une fois tous les deux ans ou encore les nombreux commerces qui proposent des produits de seconde main", répond son président, Sylvain Waserman.

18 commentaires

  • 23 novembre 14:30

    accord de libre echange avec la Nouvelle Zelande.. pour couler nos agriculteurs qui subissent des normes environnementales.. et pour que les produits agricoles qui arrivent dans nos assiettes ne fassent que 20 000 KM LOL.. qui peut croire qu il y a une volonté de produire moins de CO2 ou d etre souverain.. ou meme proteger la nature.. ce n est pas en privilegiant de grandes exploitations à l autre bout du monde et en etouffant notre agriculture que l on agit


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