La présidente des députés du Rassemblement national, Marine Le Pen, à l'Assemblée nationale, Paris, le 27 octobre 2025 ( AFP / STEPHANE DE SAKUTIN )
La présidente des députés du Rassemblement national Marine Le Pen a annoncé mardi que son groupe s'opposerait à la taxe Zucman de taxation minimum des hauts patrimoines, y compris dans la version allégée proposée par le parti socialiste.
La taxe Zucman, c'est "non, ni light ni hard ni rien du tout", a-t-elle déclaré à la presse à l'Assemblée.
"Il n'en est pas question pour nous", a insisté la leader d'extrême droite, estimant que la version socialiste qui vise à instaurer un impôt de 3% sur les hauts patrimoines, à partir de 10 millions d'euros, en excluant les entreprises innovantes et familiales, était en fait "aggravée" car touchant "beaucoup plus de personnes" que la version d'origine.
La taxe proposée par l'économiste Gabriel Zucman et soutenue par l'ensemble de la gauche prévoit un impôt minimum de 2% sur les patrimoines à partir de 100 millions d'euros.
La droite et le bloc central sont également opposés à cette taxe mais les socialistes espèrent convaincre le gouvernement avec leur proposition allégée.
Très vite après son arrivée à Matignon, Sébastien Lecornu avait prévenu qu'il s'opposerait au passage de la taxe dans sa version initiale. Mardi, la porte-parole de son gouvernement, Maud Bregeon, a répété que le gouvernement combattrait toute fiscalité qui "touche l'appareil productif, aux usines ou aux grandes startups qui créent de l'innovation".
Dimanche, le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, a de nouveau menacé le gouvernement de censure s'il n'évoluait pas sur cette question.
"Pour l'extrême droite, les classes populaires doivent payer l'impôt des milliardaires", a-t-il réagi mardi sur X.
"C'est pourtant en taxant les ultra riches que l'on pourra éviter le gel des pensions de retraites, des prestations sociales, allocations familiales, allocation adultes handicapés, fiscalisation des malades en affection longue durée, abattement fiscal pour les retraités, réductions chèques restaurant et vacances", a-t-il répondu à Marine Le Pen, évoquant "toutes les horreurs contenues" dans les projet de budget de l'Etat et de la Sécurité sociale actuellement en discussion à l'Assemblée.
Olivier Faure a également rappelé que le RN s'était opposé la veille "à deux milliards d'impôts sur les 400 plus grosses entreprises ayant un chiffre d'affaires de plus d'un milliard".
Après avoir obtenu l'abandon du 49.3 et la suspension de la réforme des retraites, le parti à la rose espère pouvoir pousser son avantage sur la question de la justice fiscale face à un gouvernement sous la menace d'une censure.

14 commentaires
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer