La ministre des Comptes publics a évoqué les pistes du gouvernement pour faire face à la tempête causée par les droits de douane américains.

Amélie de Montchalin, le 4 février 2025, à l'Assemblée nationale ( AFP / ALAIN JOCARD )
Face aux incertitudes causées par l'annonce des "tarifs Trump" et leur impact sur l'économie nationale, la ministre des Comptes publics a prévenu que le budget pour 2026 ne sera pas "confortable".
"Ce sera un budget où on va consolider l'effort de désendettement dans un contexte qui va rester géopolitiquement et économiquement contraint", a déclaré Amélie de Montchalin lors d'une rencontre organisée par l'Association des journalistes économiques et financiers (Ajef), lundi 7 avril.
Le Premier ministre François Bayrou a estimé dimanche dans Le Parisien que la hausse brutale des droits de douane pouvait coûter "plus de 0,5% du PIB" à la France. Avant même cette tempête douanière, les incertitudes internationales avaient conduit la Banque de France a abaisser à 0,7% sa prévision de croissance.
Mais après le "quoi qu'il en coûte", dépenses massives pour affronter les crises sanitaire et inflationniste, le maintien de l'objectif de déficit à 5,4% reposera sur le "quoi qu'il arrive", a expliqué Amélie de Montchalin: tenir la dépense malgré les aléas.
Comment gérer le déficit en cas de guerre commerciale?
"Quand les recettes dans le monde que nous connaissons aujourd'hui baissent, nous ajustons notre dépense", mais "cette méthode d'ajustement, ce n'est pas le rabot généralisé et aveugle" , a-t-elle souligné, rappelant que 9,1 milliards d'euros avaient été mis en réserve. La déclaration de la ministre des Comptes intervient fait écho à celle de son collègue de Bercy, Eric Lombard. Vendredi, le ministre de l'Economie et des Finances avait admis que la France pourrait devoir laisser filer son objectif de réduction du déficit dans l'hypothèse d'une guerre commerciale longue durée.
"Chaque euro, chaque dépense doit être justifié", a-t-elle par ailleurs ajouté, disant vouloir aboutir une nouvelle fois à un budget de "compromis parlementaire".
La ministre a confirmé l'intention du gouvernement de ramener le déficit public à 5,4% du produit intérieur brut (PIB) en 2025, contre 5,8% l'an dernier, puis sous 3% en 2029. Et ce, malgré une prévision de croissance, actuellement de 0,9% pour cette année, qui sera revue en baisse.
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