Les droits de douane annoncés par Donald Trump mettent à l'épreuve les économies européennes, avec des conséquences à prévoir sur leurs trajectoires budgétaires.

Eric Lombard, à La Rochelle, le 14 mars 2025 ( AFP / CHRISTOPHE ARCHAMBAULT )
"Pour protéger les Françaises et les Français, il faudrait l'accepter". Après des mois à chercher les pistes pour corriger la trajectoire budgétaire de la France pour la remettre sur les rails du retour au 3% de PIB, le choc des "Tarifs Trump" pourrait tout bouleverser, à en croire le ministre de l'Economie.
A l'antenne de BFMTV/RMC , Eric Lombard a ainsi assuré vendredi 4 avril qu'il n'y aurait cette année "pas de coup de rabot supplémentaire à la dépense publique" en cas de ralentissement économique en raison des droits de douane massifs annoncés par les Etats-Unis.
En cas d'accord négocié avec les Etats-Unis, "on peut encore avoir une année (...) de croissance, certes modérée mais positive", a déclaré le locataire de Bercy. Dans le cas contraire, "on sera, en termes de situation économique, dans une autre situation beaucoup plus difficile", a-t-il ajouté.
Un effort déjà "considérable"
"Dans ce cas là, dans le dialogue avec les Françaises et les Français, on proposera des choses", a poursuivi le ministre, mais "on ne va pas modifier le budget en matière de dépenses cette année". "Même si la situation devait se dégrader, on ne va pas demander un effort supplémentaire", a-t-il assuré, sous-entendant que l'objectif de déficit public à 5,4% du PIB pourrait alors ne pas être tenu.

Cartogramme montrant les nouvelles taxes douanières sur les importations imposées à 185 pays et territoires, par le président américain Donald Trump le 2 avril 2025 ( AFP / Ioana PLESEA )
"Dans ces cas-là, probablement les recettes baisseraient, puis le PIB baisserait par rapport à ce qui est prévu, ce qui dégraderait (...) le taux de déficit. Et je pense que dans ces cas-là, pour protéger les Françaises et les Français, il faudrait l'accepter", a-t-il développé. "C'est-à-dire que la priorité, même si la situation se dégrade, c'est de laisser le niveau de dépenses publiques là où il a été prévu, qui représente déjà un effort considérable par rapport à l'année dernière", avec une cinquantaine de milliards d'euros d'économies.
Alors que la Banque de France a abaissé de 0,2 point à 0,7% sa prévision de croissance pour 2025, M. Lombard avait indiqué mardi que le gouvernement allait fixer prochainement "un nouvel objectif", sa prévision actuelle de 0,9% étant obérée par des "nuages" pour l'économie. Cette révision pourrait intervenir le 15 avril, jour d'une conférence sur les finances publiques prévue autour du Premier ministre François Bayrou.
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