
Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT, à Paris le 24 septembre 2024. ( AFP / THOMAS SAMSON )
Reçue par la ministre du travail ce lundi, la secrétaire générale de la CFDT a désapprouvé la réforme portée par le gouvernement qu'elle qualifie de "carnage total pour les demandeurs d'emploi".
C'est "une réforme qui rapporterait de 2 à 2,5 milliards d'euros" initialement. Et "on serait entre 3 et 4 milliards en année pleine, lorsque les dispositifs seraient entrés en vigueur. Donc, c'est un carnage total pour les demandeurs d'emploi" , a déclaré la syndicaliste à l'issue d'un échange avec la ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet.
L'échange, qui portait sur les négociations sociales souhaitées par le gouvernement dans le cadre de l'effort budgétaire, a été présenté par la secrétaire générale de la CFDT comme une "explication franche et directe".
Outre l'assurance chômage, le gouvernement entend proposer aux syndicats de négocier avec le patronat des dispositions qui concernent le droit du travail , comme la possible monétisation de la cinquième semaine de congés payés ou la suppression de deux jours fériés.
"La question de la flexibilité, ce n'est pas le sujet de 2025"
Pour Marylise Léon, sur ces questions qui concernent le droit du travail, "il ne peut pas y avoir de négociation si ce n'est pas pour du progrès social" .
"La question de la flexibilité, ce n'est pas le sujet de 2025", a-t-elle poursuivi, en soulignant que "le monde du travail a refusé de travailler deux ans de plus avec les retraites" et qu'"il refuse aussi de travailler deux jours de plus avec la suppression de deux jours fériés".
La responsable de la centrale syndicale a aussi qualifié l'idée de monétiser la cinquième semaine de congés payés d'" extrêmement injuste" .
"Ce sont des dispositions qui donnent à voir à un gouvernement qui est complètement déconnecté de ce qui se passe dans le monde du travail", a-t-elle martelé, en ajoutant que "toutes les possibilités d'action pour la CFDT restent ouvertes" , alors que l'intersyndicale doit se réunir le 1er septembre.
Le prochain accord sur l'assurance chômage, réclamé par le gouvernement, doit néanmoins "préserver (...) les acquis de l'accord de novembre dernier sur les conditions d'affiliation des jeunes et les règles applicables aux seniors", a plaidé auprès de l'AFP la ministre du Travail Astrid Panosyan-Bouvet.
Il faut "des durées d'affiliation et une période de référence qui soient dérogatoires du droit commun pour les primo entrants c'est-à-dire les jeune et les saisonniers", a-t-elle ajouté.
Sur les seniors, il faudra notamment "préserver" le décalage des "bornes seniors, de 55 à 57 ans". Entre les deux tranches d'âges, le gouvernement compte proposer une nouvelle baisse de la durée d'indemnisation et un durcissement des conditions d'accès au régime d'indemnisation.
La CFTC devait être également reçue dans la journée, tandis que CGT, FO et CFE-CGC ont décliné ces échanges dans l'immédiat, les repoussant à la rentrée.
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