BREXIT: L'UNION EUROPÉENNE RENVOIE LA BALLE DANS LE CAMP DE LONDRES
BRUXELLES (Reuters) - L'Union européenne, que Londres accuse de bloquer les négociations sur l'après-Brexit en raison de son intransigeance, a renvoyé mercredi la balle dans le camp du gouvernement britannique, qu'il a invité à changer de posture s'il veut éviter une sortie désordonnée de l'UE le 1er janvier prochain.
Le Premier ministre britannique Boris Johnson assure depuis plusieurs jours que son pays est prêt à un "no-deal" et son entourage adresse des messages contradictoires sur la poursuite des discussions avec l'UE.
"Le temps est très limité et nous sommes prêts à négocier 24 heures sur 24, sur tous les sujets, sur tous les textes juridiques. Le Royaume-Uni a une décision à prendre, c'est son choix libre et souverain", a déclaré le président du Conseil européen Charles Michel devant le Parlement de l'UE.
"Cette réponse souveraine déterminera son niveau d'accès à notre marché intérieur, ce n'est que du bon sens", a-t-il ajouté.
S'exprimant lui aussi devant les eurodéputés, le négociateur en chef de l'UE, Michel Barnier, a estimé qu'un accord était toujours "à portée de main" et que les deux parties devaient s'atteler rapidement à trouver des solutions.
"Nos portes restent ouvertes et le resteront jusqu'au dernier jour possible. Mais il faut être deux pour trouver un accord", a insisté Michel Barnier.
Charles Michel a déclaré que les Vingt-Sept étaient tout aussi préparés au "saut dans le vide" que représenterait une sortie du Royaume-Uni sans accord sur la future relation commerciale avec le bloc.
"Nous n'avons pas besoin de mots, nous avons besoin de garanties", a souligné le président du Conseil européen, qui s'exprimait en anglais.
Les négociations butent principalement sur trois dossiers : la pêche, les règles de libre concurrence et les mécanismes de règlement des litiges.
Charles Michel a déclaré que la perte d'accès aux eaux britanniques infligerait un dommage "extraordinaire" au secteur européen de la pêche et que le bloc cherchait par conséquent à prolonger le statu quo, tout comme Londres cherche à maintenir l'accès au marché intérieur de l'UE pour ses entreprises.
"Mais le Royaume-Uni veut l'accès au marché unique tout en pouvant se démarquer de nos normes et nos réglementations à sa convenance. On ne peut pas avoir le beurre et l'argent du beurre", a estimé le président du Conseil européen.
(Gabriela Baczynska, Marine Strauss, version française Jean-Stéphane Brosse)
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