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Bellamy "plutôt Macron que Le Pen", ou le casse-tête des Républicains
information fournie par Reuters 26/02/2019 à 16:54

BELLAMY "PLUTÔT MACRON QUE LE PEN", OU LE CASSE-TÊTE DES RÉPUBLICAINS

BELLAMY "PLUTÔT MACRON QUE LE PEN", OU LE CASSE-TÊTE DES RÉPUBLICAINS

par Yves Clarisse

PARIS (Reuters) - La tête de liste des Républicains (LR) pour les élections européennes, François-Xavier Bellamy, qui se dit plus proche des thèses d'Emmanuel Macron que de celles de Marine Le Pen, illustre l'ampleur du défi à relever par un parti qui tente d'incarner une troisième voie sur l'Union européenne.

Le jeune philosophe de 33 ans a été choisi par le président de LR Laurent Wauquiez pour conduire la liste malgré les critiques formulées dans son camp contre les positions défendues par ce conservateur opposé au mariage homosexuel.

Mais l'homme est aussi confronté aux difficultés qu'éprouve son parti à surmonter ses divisions sur l'Europe, illustrées par le départ de LR de l'ancien Premier ministre Alain Juppé, ulcéré par l'euroscepticisme professé selon lui par Laurent Wauquiez.

A Menton, lors d'un conseil national le 30 juin dernier, Les Républicains ont préservé les apparences en adoptant de grands thèmes plus consensuels pour le scrutin du 26 mai, avec un accent mis sur la lutte contre la crise migratoire dans l'Union européenne.

Mais le positionnement du parti sur l'Europe reste délicat et l'électorat, selon les sondages qui créditent la liste LR de 10% environ des intentions de vote, ne le comprend visiblement pas puisque les pro-européens voteraient pour la liste LaRem et que les eurosceptiques plébisciteraient Marine Le Pen.

La troisième voie entre les positions défendues par le chef de l'Etat et par la présidente du Rassemblement national paraît introuvable dans un parti issu de la démocratie chrétienne qui a donné à l'Europe nombre de ses pères fondateurs.

"Il n'y a pas d'Europe sans le fait d'exercer en commun des éléments de souveraineté", a ainsi déclaré François-Xavier Bellamy lors d'une rencontre avec les journalistes de l'association Europresse. "Ce qui est certain, c'est qu'entre la vision d'Emmanuel Macron et la vision de Marine Le Pen, je serais clairement plutôt du côté d'Emmanuel Macron."

SI DEMAIN...

Certes, Les Républicains combattent l'idée d'une Europe fédérale, d'"Etats-Unis" d'Europe, qui ferait disparaître les Etats-nations, ultime échelon selon eux de la souveraineté.

"Je ne crois pas à la vision proposée par Emmanuel Macron qui consiste en gros à dire que, dans la mondialisation que nous vivons aujourd'hui, l'époque des Etats-nations est terminée et que l'Europe devienne ce grand ensemble auquel nous allons transférer notre souveraineté", souligne la tête de liste LR.

Mais il ne l'exclut pas dans l'avenir.

"Aujourd'hui, ce ne serait pas souhaitable. Mais si demain on a réussi à faire progresser la conscience européenne, la conscience d'une communauté culturelle européenne, eh bien ça pourrait devenir souhaitable", dit-il.

Sur nombre de dossiers, on peine à voir la véritable divergence entre ses positions et celles d'Emmanuel Macron.

Sur le contrôle des migrations, il s'agit d'aller plus loin dans la coopération, pas de sortir de Schengen comme le voulait la droite en 2012, et de traiter en commun les demandes d'asile, ce qui n'est pas contradictoire avec la position de LaRem.

LE CAS ORBAN DIVISE

LR refuse la création d'un budget de la zone euro que Paris et Berlin viennent de proposer à leurs partenaires, au prétexte que cela conduirait à un "super Etat" mais prône néanmoins une meilleure intégration des membres de la monnaie unique.

Faut-il retirer à la Commission européenne le pouvoir de négocier des accords de libre-échange controversés, notamment avec les Etats-Unis, pour protéger l'Europe, comme le demande Marine Le Pen ? Non, répond François-Xavier Bellamy.

Renoncer au droit de veto en matière d'harmonisation des fiscalités ? Oui, comme le prône le gouvernement.

Si François-Xavier Bellamy refuse "l'armée européenne" prônée par Emmanuel Macron, c'est le terme qui le hérisse plus que le contenu, la nécessité pour l'Europe de "se saisir du dossier" avec le retrait américain voulu par Donald Trump.

Le principal grief fait à Emmanuel Macron qui, reconnaît François Xavier Bellamy, l'a "séduit" quand il a lancé En marche !, est la volonté du président français d'opposer les "progressistes" aux "nationalistes" ou aux "populistes".

"Ça c'est le scénario qui me terrifie", dit-il, affirmant redouter le creusement des clivages dans l'UE. "L'enjeu c'est de faire en sorte que la droite relève la tête parce que si on n'y arrive pas, on finira par effectivement se trouver réduit à ce débat entre populistes et progressistes."

Mais le populiste hongrois Viktor Orban, épine dans le pied du groupe PPE au Parlement européen, n'est pas sa tasse de thé.

"Je suis plutôt Juncker (le président PPE de la Commission européenne) qu'Orban", explique-t-il.

Or, Les Républicains, membres du Parti populaire européen (PPE) comme Orban, ont révélé au grand jour leurs divergences sur le sujet lors du vote au Parlement européen actant la menace "systémique" que représente la Hongrie pour les valeurs de l'UE.

Trois eurodéputés LR ont voté contre le déclenchement de l'article 7 et six se sont abstenus.

(Edité par Julie Carriat)

4 commentaires

  • 26 février 17:50

    Je crains que l'article ne soit à charge.


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