Le surcoût du programme d'achat helvétique est estimé entre 650 millions et 1,3 milliard de francs suisses pour une enveloppe globale initiale de quelque 6 milliards de francs (6,38 milliards d'euros).

(illustration) ( AFP / LILLIAN SUWANRUMPHA )
En dépit des mauvaises surprises sur la facture finale, la Suisse "maintient son projet d'acquisition" des avions de combats américains F-35, malgré le refus absolu de l'administration Trump de transiger.
Le Conseil fédéral "entend protéger la Suisse contre les menaces aériennes avec cet avion qui dispose d'une avance technologique importante par rapport à d'autres appareils et qui est désormais largement répandu dans les pays européens", fait valoir le gouvernement suisse dans un communiqué, mercredi 13 août.
Le gouvernement confirme donc ce choix controversé en raison des nombreux problèmes techniques rencontrés par le programme F-35 aux États-Unis et ce malgré un surcoût de 650 millions à 1,3 milliard de francs suisses pour une enveloppe globale initiale de quelque 6 milliards de francs (6,38 milliards d'euros). En juin, le ministre de la Défense Martin Pfister avait évoqué l'hypothèse d'acheter moins que les 36 appareils prévus pour rester dans les clous financiers approuvés par referendum en septembre 2020. En début de semaine, le ministre avait laissé entrevoir un revirement, évoquant des possibilités d'acheter davantage d'armes américaines pour s'épargner les foudres tarifaires de l'administration Trump.
Pendant ce temps-là, des droits de douane à 39%
Les livraisons doivent débuter en 2027 et en attendant le Conseil a chargé le futur commandant des forces aériennes suisses de repasser au crible le rapport sur "l'avenir de la défense aérienne" publié en 2017. Le divisionnaire (général) Christian Oppliger devra déterminer ce qui reste valable dans ce document et sera chargé de réévaluer l'équipement de la défense aérienne "en tenant compte de la situation financière et de politique de sécurité".
Les critiques de nombreux élus et de la presse sur la gestion de ce dossier sont venues s'ajouter à celles plus récentes liées au camouflet infligé à la Suisse et ses dirigeants par le président Donald Trump. Il a imposé 39% de droits de douane punitifs aux produits helvétiques importés aux États-Unis, qui plus est le jour de la fête nationale suisse.
Projet adopté in extremis
C'est l'un des taux les plus élevés assené par le président américain qui risque de peser lourd sur l'économie du petit pays alpin très orientée vers l'export. Les Suisses avaient donné leur blanc seing à une très courte majorité d'à peine plus de 50% à une enveloppe de 6 milliards de francs pour que le pays se dote d'une nouvelle flotte, les appareils en service F/A-18 arrivant en fin de vie vers 2030.
Lors du choix du F-35, le gouvernement suisse avait affirmé que l'avion américain était de loin le meilleur, au prix le plus bas de tous les concurrents en lice pour le contrat (Rafale, F/A-18 et Eurofighter).
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