Les Etats-Unis sont prêts à maintenir une force de dissuasion "robuste et crédible" en Asie-Pacifique et notamment dans le détroit de Taïwan avec l'aide "indispensable" du Japon, a déclaré dimanche le secrétaire américain à la Défense, Pete Hegseth, en tournée en Asie.
"L'Amérique est déterminée à maintenir une dissuasion robuste, prête et crédible dans la région indo-pacifique, y compris dans le détroit de Taïwan", a déclaré Pete Hegseth, faisant référence à la région Asie-Pacifique.
Après avoir débuté sa tournée asiatique aux Philippines vendredi, le chef du Pentagone s'est rendu au Japon, où il a assisté le lendemain à une cérémonie commémorative à Iwo Jima, lieu de violents combats entre les forces américaines et japonaises il y a 80 ans.
A Tokyo, le secrétaire américain à la Défense a déclaré que le Japon était indispensable pour faire face à l'agression chinoise et a annoncé le lancement d'un plan visant à moderniser le commandement militaire américain dans le pays.
"Nous partageons une éthique guerrière qui définit nos forces", a dit Pete Hegseth au ministre japonais de la Défense, Gen Nakatani, lors d'une réunion à Tokyo.
"Le Japon est notre partenaire indispensable pour dissuader toute agression militaire de la Chine communiste", notamment dans le détroit de Taïwan, a-t-il ajouté.
Qualifiant le Japon de "pierre angulaire de la paix et de la sécurité" dans la région Asie-Pacifique, il a affirmé que le gouvernement du président Donald Trump continuerait à travailler en étroite collaboration avec son principal allié asiatique.
En juillet, l'administration de l'ancien président Joe Biden avait déjà annoncé une refonte majeure du commandement militaire américain au Japon afin d'approfondir la coordination les deux pays qui ont qualifié la Chine de "plus grand défi stratégique".
TROUPES AU JAPON
Les éloges de Pete Hegseth à l'égard du Japon contrastent avec les critiques qu'il a adressées à ses alliés européens en février, leur demandant de ne pas présumer que la présence américaine sur place durerait éternellement.
Donald Trump a par ailleurs déploré que le traité de défense bilatéral, par lequel Washington s'engage à défendre Tokyo, ne soit pas réciproque. Lors de son premier mandat, il avait déclaré que le Japon devrait payer davantage pour accueillir des troupes américaines.
Le Japon abrite 50.000 soldats américains, des escadrons d'avions de chasse et un groupe de porte-avions.
Cette décision intervient alors que Tokyo double ses dépenses militaires, notamment pour l'achat de missiles à longue portée. La portée opérationnelle de ses forces est toutefois limitée par sa Constitution, rédigée sous l'occupation américaine après la Seconde guerre mondiale, qui postule que le Japon renonce au droit de faire la guerre.
Pete Hegseth et Gen Nakatani sont par ailleurs convenus d'accélérer un plan visant à produire conjointement des missiles air-air AMRAAM et d'envisager de collaborer à la production de missiles de défense sol-air SM-6 pour aider à atténuer la pénurie de munitions, a déclaré le ministre japonais de la Défense.
Le secrétaire américain à la Défense a dit avoir demandé à son homologue un meilleur accès aux îles stratégiques du sud-ouest du Japon, le long du bord de la mer de Chine orientale contestée, près de Taïwan.
Le ministère chinois des Affaires étrangères n'a pas répondu à une demande de commentaire dans l'immédiat.
Cette première tournée de Pete Hegseth en Asie a été quelque peu éclipsée par les révélations d'une fuite d'informations sensibles sur une opération militaire contre les Houthis du Yémen par le chef du Pentagone à un journaliste américain.
Interrogé sur sa responsabilité dimanche dans la fuite de ces informations, Pete Hegseth n'a pas répondu.
(Reportage Tim Kelly et Kiyoshi Takenaka à Tokyo, avec Ethan Wang à Pékin, rédigé par Kiyoshi Takenaka ; version française Kate Entringer)
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