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Argentine-Milei obtient un succès crucial aux législatives de mi-mandat
information fournie par Reuters 27/10/2025 à 04:11

(Actualisé tout du long avec résultats officiels, éléments supplémentaires)

par Nicolás Misculin et Leila Miller

Le parti du président argentin Javier Milei a signé une victoire cruciale aux élections législatives de mi-mandat organisées dimanche, illustrant le soutien des électeurs à ses réformes malgré des mesures d'austérité drastiques et lui conférant une plus grande latitude pour mener à bien sa refonte radicale de l'économie du pays.

L'issue du scrutin, lors duquel étaient remis en jeu des dizaines de sièges dans les deux chambres du Congrès, devrait également satisfaire le président américain Donald Trump, dont Javier Milei est l'allié.

Washington a récemment promis à l'Argentine un vaste soutien financier pouvant aller jusqu'à 40 milliards de dollars, tout en menaçant de faire marche arrière en cas de contre-performance électorale du parti présidentiel.

Selon des analystes, la nette victoire du parti La Libertad Avanza ("La liberté progresse") de Javier Milei pourrait découler de la crainte d'une nouvelle crise économique, alors que les mesures, parfois douloureuses, décidées par le gouvernement ont permis de freiner considérablement l'inflation.

Un virage politique majeur est survenu dans la province de Buenos Aires, où le parti au pouvoir a remporté 41,5% des suffrages contre 40,8% pour l'opposition péroniste, dont la capitale argentine était jusque-là un bastion historique.

Sur le plan national, le parti présidentiel est en tête avec 40,84% des suffrages, devant la coalition péroniste avec 31,67% des suffrages, montrent les résultats officiels.

La Libertad Avanza a obtenu 64 sièges à la Chambre des députés, contre 37 auparavant, selon des données gouvernementales. Le parti a remporté également 13 sièges supplémentaires au Sénat.

Étaient renouvelés à l'occasion de ces élections de mi-mandat la moitié des sièges de la Chambre des députés (soit 127 sièges) et un tiers des sièges du Sénat (soit 24). L'opposition péroniste disposait de la plus large minorité dans les deux chambres du Congrès.

"TRIOMPHE INCONTESTABLE"

Gustavo Cordoba, directeur de l'institut de sondage Zuban Cordoba, a dit être choqué par les résultats, dans lesquels il voit la crainte de la population à l'égard d'un possible retour en arrière sur le plan économique, avec les crises qui ont rythmé les précédents gouvernements.

"De nombreuses personnes étaient disposées à donner une chance supplémentaire au gouvernement", a-t-il commenté. "Nous verrons combien de temps la société argentine va donner au gouvernement argentin. Mais le triomphe est incontestable".

Le gouvernement de Javier Milei semble s'être assuré du nombre de sièges dont il avait besoin à la Chambre des députés - un tiers - pour empêcher le Congrès d'infirmer de quelconques veto présidentiels, comme ce fut le cas ces derniers mois après que Javier Milei a opposé son veto à des projets de finances.

D'après Marcelo Garcia, directeur pour les Amériques du cabinet de conseil Horizon Engage, "les résultats sont meilleurs que ne l'espéraient même les partisans les plus optimistes de Milei".

Avec cette victoire, a-t-il ajouté, le président argentin "va être en mesure de défendre facilement ses décrets et ses veto au Congrès".

La Maison blanche et les investisseurs étrangers ont été impressionnés par la capacité du gouvernement argentin à faire reculer l'inflation mensuelle, passée de 12,8% avant l'investiture de Javier Milei - en décembre 2023 - à 2,1% en septembre.

La popularité du chef de l'Etat a cependant chuté ces derniers mois du fait de la frustration de la population à l'égard des vastes coupes dans les dépenses publiques ainsi que d'un scandale de corruption impliquant sa soeur, qui est également la secrétaire générale de la présidence.

En amont des élections, des experts politiques avaient déclaré qu'obtenir plus de 35% des voix constituerait une issue positive pour le gouvernement de Javier Milei et permettrait à ce dernier, par le biais d'alliances au Congrès, d'empêcher les élus de l'opposition de bloquer la mise en oeuvre de réformes.

(Nicolás Misculin et Leila Miller, avec la contribution de Lucila Sigal, Jorge Otaola et Eliana Raszewski; version française Jean Terzian)

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