Malgré le veto du nouveau chancelier Friedrich Merz sur la relance de ce projet de gazoduc avec la Russie, un membre de son parti a appelé à la reprise des négociations, dimanche.

Le gazoduc Nord Stream 1 en 2011. ( AFP / JOHN MACDOUGALL )
Le gaz russe pourrait-il être de retour en Europe, malgré la guerre d'agression menée en Ukraine ? En Allemagne, un membre important du parti conservateur du chancelier Friedrich Merz le souhaite en tout cas.
Il a appelé, dimanche 25 mai, à des discussions avec Moscou sur une éventuelle relance du projet controversé de gazoduc Nord Stream 2 pour approvisionner l'Europe en gaz russe.
Ce projet est "une ouverture possible pour un dialogue avec la Russie" , a plaidé dans l'édition en ligne de l'hebdomadaire Die Zeit Michael Kretschmer, à la tête de l'Etat régional de Saxe et membre du parti CDU.
La fermeté de Merz
Maintenant le veto du gouvernement précédent sur la mise en service de ce gazoduc, Friedrich Merz s'était pourtant prononcé début mai contre toute remise en route de Nord Stream 2, déclarant qu'il "n'a actuellement aucune autorisation d'exploitation, et cela ne changera pas".
Voies de transit du gaz russe vers l'Europe, ces conduites reliant la Russie à l'Allemagne par la mer Baltique sont à l'abandon depuis des explosions inexpliquées en septembre 2022, quelques mois après le début de l'offensive russe en Ukraine.
Les deux conduites du gazoduc Nord Stream 1, en service depuis 2011, ont été détruites, tandis qu'un tuyau de la seconde paire Nord Stream 2 (NS 2) semble intact.
NS2, achevé en 2021, n'a jamais obtenu l'autorisation d'exploitation nécessaire pour commencer à acheminer du gaz compte tenu de la montée des tensions avec la Russie, accusée de se servir des livraisons de gaz pour faire pression sur l'Europe et l'Ukraine.
"Approche positive" diplomatique... et relance de l'économie
Mais des articles de presse ont évoqué récemment l'hypothèse jusqu'ici impensable d'une mise en service de NS2 dans le cadre d'un rapprochement entre le Kremlin et le président américain Donald Trump .
Selon Michael Kretschmer, "soit on essaie, comme ça a été le cas jusqu'à présent, de forcer la Russie, soit on tente une approche positive".
"Tant que nous continuerons à dire 'Nous ne voulons rien, nous ne voulons pas d'importations de gaz, nous ne faisons qu'appliquer des sanctions', il n'y a ura aucune raison de parler avec nous", a-t-il poursuivi.
Selon Michael Kretschmer, ce gazoduc pourrait également être un moyen de lutter contre les coûts élevés de l'énergie qui ont plombé l'économie allemande, particulièrement depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine.
Il a toutefois admis que pour l'instant, la plupart des autres responsables politiques allemands n'étaient pas prêts à changer de stratégie.
4 commentaires
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer