L'économie allemande pourrait connaître une année de croissance nulle en 2025, assommée par la salve de tarifs douaniers américains, a estimé vendredi l'institut de conjoncture DIW qui mise pour la suite sur une relance stimulée par le plan géant d'investissement du gouvernement.

( POOL / FABIAN BIMMER )
"La perte des États-Unis en tant que partenaire politique fiable constitue un défi majeur pour le prochain gouvernement et aggrave une situation déjà difficile, notamment pour les entreprises tournées vers l'exportation", a commenté Dany-Knedlik, du DIW, dans un communiqué.
L'institut a donc revu à la baisse sa prévision de conjoncture pour l'Allemagne, anticipant une stagnation du PIB en 2025, après deux années d'affilée de contraction de l'activité dans la première économie européenne.
Fer de lance de l'économie allemande, le commerce extérieur a ralenti fin 2024, la baisse de la demande chinoise et américaine touchant surtout l'automobile. Cette stagnation devrait s'étendre cette année à presque tous les secteurs, les incertitudes pesant sur les exportations, selon l'institut berlinois.
La stagnation s'explique aussi par une consommation privée atone malgré la hausse des salaires réels, car l'incertitude géopolitique et les craintes pour l'emploi freinent les dépenses.
"Le ralentissement du commerce mondial et l'instabilité politique pèsent lourdement sur l'économie",résume Mme Dany-Knedlik.
L'horizon ne s'éclaircira qu'en 2026, avec une croissance attendue de 1,1%, selon le DIW.
L'un des principaux espoirs de rebond réside dans les centaines de milliards d'euros que le futur gouvernement de Friedrich Merz veut injecter dans l'économie via un fonds spécial d'investissement pour rénover les infrastructures et la hausse massive des dépenses de défense.
Ces mesures, encore non intégrées par le DIW dans ses prévisions, pourraient avoir un effet significatif sur la croissance.
Le fonds spécial pourrait stimuler la croissance d'un point dès 2026 puis 2 points par an par la suite, selon Marcel Fratzscher, président du DIW.
Il estime cependant que l'Allemagne a besoin d'une réforme en profondeur du frein à l'endettement, qui limite sa capacité d'emprunts, et pas seulement d'une exception aux règles de discipline budgétaire comme le prévoit le conservateur Friedrich Merz, qui négocie actuellement la formation d'une alliance gouvernementale avec les sociaux-démocrates.
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