Le moral des chefs d'entreprises allemands s'est légèrement redressé en octobre, porté par de meilleures attentes notamment dans l'industrie, bien que les entreprises expriment leurs doutes quant aux réformes promises par le gouvernement pour cet automne.
( AFP / JOHN MACDOUGALL )
Le baromètre Ifo, qui mesure le climat des affaires en Allemagne, s'est établi à 88,4 points, en augmentation de 0,7 point par rapport à septembre, selon un communiqué publié lundi.
Cela signe une légère reprise de cet indicateur scruté par le milieu des affaires, qui avait grimpé pendant huit mois d'affilée avant de chuter en septembre.
"La raison [de cette embellie] est des attentes meilleures pour les mois à venir", en particulier dans l'industrie manufacturière où la "baisse des nouvelles commandes a cessé", a déclaré le président de l'Ifo, Clemens Fuest, dans le communiqué.
Les secteurs des services et du commerce se montrent aussi plus optimistes pour les mois à venir, contrairement au secteur de la construction, plombé par le manque de commandes.
En revanche, la situation actuelle des affaires, autre composante de l'indicateur, a été jugée moins bonne, notamment dans le secteur manufacturier et le commerce.
Jens-Oliver Niklasch, analyste de la banque LBBW, indique qu'il n'est "pas facile de partager l'optimisme" défendu par l'Ifo, "car les données économiques récentes ont été majoritairement défavorables".
L'office statistique Destatis publie jeudi une première estimation du Produit intérieur brut pour le troisième trimestre. Les analystes sondés par Factset tablent sur un léger rebond de 0,1% après le recul de 0,3% accusé au deuxième trimestre.
Le scepticisme demeure toutefois sur le terrain. Dans un sondage publié en octobre par la Fédération allemande des petites et moyennes entreprises (BVMW), plus de 81 % des PME ont jugé qu'aucune amélioration concrète n'était à attendre des annonces de réformes du gouvernement Merz.
Les chefs d'entreprise réclament, au-delà de la symbolique de sommets de crise comme dans l'automobile, des mesures tangibles, notamment une forte réduction de la bureaucratie, sous peine d'étouffer le tissu des PME, colonne vertébrale du pays.
Déjà plombée par les droits de douane, l'industrie allemande, l'automobile en premier, redoute désormais la possible pénurie de semi-conducteurs produits par le néerlandais Nexperia en Europe et qui passent par la Chine.
Pékin a interdit la réexportation de ces composants vers l'Europe alors que les Pays-Bas ont repris le contrôle de Nexperia fin septembre pour des raisons de sécurité nationale.
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