Session de la chambre basse du parlement Bundestag
L'inflation allemande calculée selon les normes européennes (IPCH) a augmenté de 2,8% sur un an en février, comme le mois précédent, selon les données préliminaires publiées vendredi par l'Office fédéral des statistiques.
Les analystes interrogés par Reuters anticipaient un léger ralentissement en février, à 2,7%.
Ces données surviennent alors que le pays se prépare à des discussions houleuses en vue de former une coalition après les élections législatives anticipées, ce qui pourrait laisser l'incertitude planer pendant plusieurs semaines alors que la première économie européenne a désespérément besoin d'un coup de pouce.
La hausse de la compétition à l'étranger, les coûts de l'énergie et les taux d'intérêts élevés ainsi que l'incertitude quant aux perspectives économiques ont lourdement pesé sur le PIB allemand, qui s'est contracté en 2024 pour la deuxième année de suite.
"L'Allemagne est en "stagflation". Malgré la récession sévère de l'industrie et la hausse du taux de chômage, l'inflation ne semble pas vouloir descendre en-dessous de la barre des 2%", a déclaré Friedrich Heinemann, économiste chez ZEW.
Il est néanmoins attendu que la Banque centrale européenne réduise ses taux directeurs la semaine prochaine pour la sixième fois depuis le mois de juin étant donné que l'inflation dans la zone euro est proche des niveaux cibles et devrait continuer de décroître dans les mois à venir.
L'INFLATION DES SERVICES RALENTIT
L'indice "core" de l'inflation allemande, qui exclut les éléments volatils que sont l'alimentation et l'énergie, a décéléré à 2,6% après 2,9% en janvier, tandis que l'inflation des services est passée en-dessous de la barre des 4% pour la première fois depuis octobre 2024, s'établissant à 3,8%.
"Ces derniers temps, la BCE demeurait inquiète de la hausse des prix dans le secteur des services. Les membres de la BCE peuvent à présent non seulement souffler un coup, mais aussi s'en tenir à leur plan", a déclaré Thomas Gitzel, économiste chez VP Bank.
Les prix à l'importation ont quant à eux augmenté plus que prévu en janvier, à 3,1% sur un an, soit le rebond le plus élevé en près de deux ans.
L'économie allemande étant dépendante de l'importation pour de nombreux produits intermédiaires et matières premières, l'indice des prix à l'importation a un effet différé sur l'inflation générale, ce qui signifie que celle-ci pourrait demeurer tenace.
(Rédigé par Rachel More, version française Kate Entringer et Pauline Foret, édité par Augustin Turpin)
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