
Sandrine Rousseau à Caen, le 23 mars 2024. ( AFP / LOU BENOIST )
"Il faut que vous vous engagiez à ce que l'Assemblée nationale et le Sénat ratifient ou pas le Mercosur", a estimé la députée écologiste de Paris Sandrine Rousseau sur LCI ce lundi 18 novembre.
"Vous n'organisez pas au sein de l'Europe une minorité de blocage". Ce lundi 18 novembre, la députée écologiste Sandrine Rousseau a critiqué sur LCI les "effets de menton" du président Emmanuel Macron qui a assuré que la France ne "signerait pas en l'état" le traité de libre-échange UE-Mercosur.
"Vous faites des effets de menton mais pour l'instant, il n'y a aucune déclaration ou aucune mesure qui ne permet véritablement de ne pas signer le Mercosur", a dénoncé Sandrine Rousseau alors que le chef de l'État est en déplacement au Brésil après l'Argentine ce week-end. "Vous n'avez pas renégocié le mandat de négociation auprès de l'Union européenne, c'est-à-dire que l'Union européenne a toujours le même mandat de négociation et vous n'organisez pas au sein de l'Europe une minorité de blocage", a-t-elle déploré. "Il faut que vous vous engagiez à ce que l'Assemblée nationale et le Sénat ratifient ou pas le Mercosur", a ajouté la députée de Paris.
"Dans tous les pays d'Europe, il y a matière à monter une opinion publique"
Les agriculteurs français, soutenus par une classe politique réunie dans une rare unanimité, ont lancé ce lundi "l'acte 2" de la colère contre ce projet d'accord que la Commission européenne, poussée par plusieurs pays comme l'Allemagne et l'Espagne, espère signer d'ici à la fin de l'année avec le Mercosur (Argentine, Brésil, Uruguay, Paraguay et Bolivie). Ils redoutent une déferlante de viande latino-américaine et mettent en garde contre une concurrence déloyale de produits n'étant pas soumis aux normes environnementales et sanitaires strictes en vigueur en Europe. "Je ne veux pas donner à mes enfants du bœuf qui a grandi avec des accélérateurs de croissances", a tonné le président des Hauts-de-France Xavier Bertrand sur TF1. "Si l'Union européenne et la Commission européenne valident ce Mercosur, c'est un coup de poignard dans le dos de la France !", s'est-il exclamé. Pour le RN Sébastien Chenu, "Emmanuel Macron nous ment". "Emmanuel Macron trahit la ruralité comme il trahit la France en ayant laissé la France s'affaiblir au sein de l'Union européenne", a-t-il jugé sur Europe1/CNews.
Et si la France reste minoritaire en Europe dans son opposition ? "Tous les agriculteurs d'Europe se sont mobilisés dans les derniers mois précisément par crainte de la concurrence déloyale que fait peser le Mercosur sur (eux)", a rappelé Sandrine Rousseau. "Donc dans tous les pays d'Europe, il y a matière à monter une opinion publique pour faire en sorte que le Mercosur ne soit pas ratifié", a-t-elle insisté.
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