L'écrivain, réalisateur et grand reporter Alfred de Montesquiou pose pour une session de photos, le 8 octobre 2025 à Paris ( AFP / JOEL SAGET )
L'écrivain, réalisateur et grand reporter Alfred de Montesquiou a créé la surprise mardi en remportant le prix Renaudot de l'essai, avec son récit "Le crépuscule des hommes" qui raconte, 80 ans après, le procès de Nuremberg par les journalistes l'ayant couvert.
Le jury du prix Renaudot a récompensé ce livre alors qu'il n'était pas dans les quatre ouvrages de la dernière sélection de ce prix littéraire.
Alfred de Montesquiou n'a pas pu assister à la remise du prix puisqu'il était mardi "à la prison de Villepinte pour rencontrer des prisonniers participant au prix Goncourt des détenus", a expliqué Alice d'Andigné, directrice générale adjointe de Robert Laffont, l'éditeur du livre.
Né en 1978, Alfred de Montesquiou a été tour à tour écrivain, réalisateur et grand reporter, ayant remporté le prix Albert Londres pour sa couverture de la guerre en Libye. Son premier roman, "L'étoile des frontières" (Stock), a été publié en 2021.
Dans "Le crépuscule des hommes", il fait revivre, jour après jour, le long procès de Nuremberg, qui a débuté le 20 novembre 1945, pour juger 24 des principaux responsables nazis.
"Le livre bénéficie d'un très bon bouche à oreille et marche bien en librairie puisqu'on en est à 15.000 exemplaires", a précisé Alice d'Andigné.
L'auteur met en scène les journalistes qui ont couvert le procès, dont Joseph Kessel, John Dos Passos, Rebecca West ou Elsa Triolet, sur fond de course au scoop et de camaraderie entre collègues.
Alfred de Montesquiou présente son livre comme "un roman vrai". "Tout est véridique: les dates, les scènes publiques et même certains dialogues. Les personnages réels sont en situation", avait-il expliqué lors d'un entretien avec l'AFP.
Le grand reporter indique s'être plongé dans le procès de Nuremberg après s'être intéressé de près à la justice internationale, "le seul vrai outil dont disposent les démocraties", notamment lors de missions en Afrique, dont le Soudan.
Pour lui, le procès de Nuremberg est, malgré les difficultés, "un immense succès juridique, mais aussi conceptuel et moral".
Alfred de Montesquiou dit s'être inspiré de l'œuvre de Joseph Kessel, un écrivain qu'il "adore". "Je me suis dit que, à ma modeste échelle, je pouvais m'inscrire dans cette trajectoire. C'est-à-dire restituer un événement, à la fois en étant dans la vérité et dans le roman".

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