Placement : connaissez-vous le plus cher des vins de Bordeaux ?

information fournie par Boursorama avec Newsgene •27/08/2018 à 17:59

(Pixabay)

Le Liber Pater est un vin rare, produit à partir d'anciens cépages d'avant la crise du Phylloxéra. Son producteur a fait le pari de passer outre la politique moderne des appellations.

C’est l’histoire d’un vin bio vendu exclusivement à l’étranger. Chine, Russie, Etats-Unis… Les collectionneurs fortunés se sont pris d’intérêt pour le Liber Pater. Ce vin aux arômes floraux mise sur les anciens cépages d’avant le Phylloxéra.

« Le goût du vin de 1855 »

C’est une histoire singulière, inconnue du grand public, résume Les Echos . Le Liber Pater se négocie au prix moyen de 4 321 dollars (environ 3 700 euros), d’après le palmarès Wine Searcher des 50 vins les plus chers dressé début août 2018. De quoi passer devant un certain nombre de Grands Crus français. Pour y parvenir, Loïc Pasquet, a fait le pari de la rareté. Il ne produit que quelques milliers de bouteilles à chaque vendange.

Ce Poitevin, ingénieur et amateur de vin, s’est lancé en 2004 avec un vignoble de 3 hectares dans l’appellation des Graves au sud de Bordeaux (Gironde). L’homme a cherché ce terroir préservé du Phylloxéra « pendant quinze ans », pour y replanter d’anciens cépages. De quoi « retrouver le goût du vin de 1855 et pas simplement l’étiquette », explique-t-il.

Quatorze cépages différents

Pour réaliser ce projet, l’exploitant s’est opposé à la politique de l’Institut national de l’origine et de la qualité (Inao), ses confrères vignerons et le système moderne des appellations. Loïc Pasquet utilise quatorze cépages différents, quand seuls cinq sont tolérés dans l’appellation des Graves. Sa production porte juste l’appellation « Vin de France ».

Cette stratégie ne va pas sans risques. En 2016, le producteur et sa société Vignobles XO ont été condamnés pour escroquerie aux aides versées par l’organisme public FranceAgriMer. Loïc Pasquet a écopé de 12 mois de prison avec sursis et 30 000 euros d’amende. Pas de quoi décourager le vigneron, qui évoque la tromperie d’un importateur chinois.

Loïc Pasquet promet déjà un millésime Liber Pater 2018 en « petits volumes ». Une bonne nouvelle pour les amateurs de ce vin pas comme les autres.