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L’Assemblée nationale possède un hôtel particulier qu’elle n’occupe pas
information fournie par Le Figaro 07/11/2017 à 06:01

L’Assemblée nationale avait acheté à l’État, il y a un an, un prestigieux hôtel particulier pour s’agrandir. Mais, plutôt que d’occuper ce bâtiment, l’institution parlementaire loue des locaux rue de l’Université. Explications.

C’est une situation pour le moins ubuesque qui entoure l’Assemblée nationale. Depuis près d’un an, l’institution parlementaire est propriétaire d’un prestigieux hôtel particulier situé dans le VIIe arrondissement de Paris... qu’elle n’occupe pas. Jusqu’en mars prochain, c’est en effet le secrétaire d’État chargé du Numérique, Mounir Mahjoubi, qui en est le principal occupant.

Le nom de ce bâtiment? L’hôtel de Broglie. D’une surface de 7158 mètres carrés, il a été vendu, en novembre 2016, par l’État à l’Assemblée nationale pour la somme de 63 millions d’euros. À l’époque, il s’agissait pour l’institution parlementaire de cesser de louer des bureaux au 110, rue de l’Université (VIIe arrondissement de Paris) pour un montant annuel de 2,4 millions d’euros par an. «L’Assemblée nationale n’a pas vocation à être locataire de biens publics, répond-on à la présidence de l’Assemblée nationale. Il est plus rationnel de devenir propriétaire».

Une fois l’hôtel libéré, l’institution a prévu de réaliser des travaux de réaménagement. Il est question d’installer des bureaux doubles, c’est-à-dire avec un lit, pour les députés, des salles de réunion, l’ensemble des réserves de la bibliothèque de l’Assemblée nationale - actuellement vulnérables en cas de crue de la Seine - ainsi qu’une crèche à la demande de certains députés franciliens. Montant total des travaux? «Une vingtaine de millions d’euros», précise la présidence. C’est sans compter sur les députés qui aiment s’adonner à leur sport favori. Patrick Kranner, qui a occupé l’hôtel de Broglie lorsqu’il était ministre de la Ville (entre août 2014 et mai 2017), y avait, en effet, fait installer un filet de badminton et des mini-buts de football dans un jardin de plus de 700 m².

Mais ce projet d’extension pourrait ne pas voir le jour car il ne semble plus correspondre aux besoins des députés, selon le premier questeur de l’Assemblée nationale. «Avec la réduction d’un tiers des députés (dans le cadre de la réforme constitutionnelle voulue par Emmanuel Macron, NDLR), maintenir cette décision devient inaudible. Quelle organisation, quelle entreprise ferait ça?», explique Florian Bachelier, cité par Le Journal du dimanche . Par ailleurs, certains députés, selon le premier questeur, préféreraient louer un appartement, faire de la colocation ou louer via Airbnb plutôt que de passer quatre nuits sur une banquette. Bref, le premier questeur (LREM) de l’Assemblée nationale, Florian Bachelier, veut «en finir avec des dépenses injustifiables aux yeux des Français» au sein du Palais-Bourbon qu’il veut réorganiser. Cette proposition du député ne semble pas faire l’unanimité auprès d’un des autres questeurs de l’Assemblée. «Je suis réservée, c’est un point qui n’a pas été tranché entre les questeurs», explique Laurianne Rossi, députée de la République en marche.

Contacté par Le Figaro Immobilier, la présidence de l’Assemblée nationale répond qu’«aucune décision n’a encore été prise à ce sujet. Nous n’en sommes qu’au stade de la réflexion et de l’identification des avantages et des inconvénients. C’est le bureau de l’Assemblée nationale qui tranchera dans le courant du premier trimestre 2018». Et que se passera-t-il si le bureau décide d’annuler l’opération? Le contrat prévoit que l’État rachète au même prix l’hôtel. Une opération blanche pour l’Assemblée nationale mais pas pour le gouvernement.

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