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Prêts étudiants : les nouveaux « subprimes » de demain ?
information fournie par Boursorama 28/08/2015 à 17:46

La progression des dettes contractées par les étudiants américains inquiète progressivement aux Etats-Unis.

La progression des dettes contractées par les étudiants américains inquiète progressivement aux Etats-Unis.

Depuis plusieurs années, les encours de prêts étudiants aux Etats-Unis ne cessent de croître à un rythme rapide. La situation est loin d'être anodine : même si les montants restent inférieurs à ceux du crédit immobilier en 2007, les défauts se multiplient.

Les prêts étudiants continuent d'être un sujet de préoccupation pour les organes de régulation bancaire aux Etats-Unis. Et pour cause : les encours de prêts étudiants s'approchent désormais des 1.200 milliards de dollars. Même si ce montant reste deux fois plus faible que celui des crédits immobiliers en circulation en 2006-2007 (alors estimés à 2.500 milliards de dollars dans le bilan des établissements bancaires), le montant est néanmoins particulièrement élevé.

Un domaine a priori moins dangereux que le crédit immobilier

Pour relativiser de prime abord ces inquiétudes, il faut rappeler que la situation est a priori relativement peu comparable entre les crédits immobiliers réalisés jusqu'en 2008 auprès de ménages peu solvables, et l'actuel sujet des prêts étudiants.

Aux Etats-Unis, les études de qualité coûtent particulièrement cher, mais ont le mérite d'offrir aux étudiants des perspectives d'avenir souvent intéressantes. Ainsi, les risques de défaut de paiement sur les prêts étudiants restent relativement limités - ou tout du moins, plus faibles que les crédits « subprimes » réalisés à l'époque.

Par ailleurs, l'emploi aux Etats-Unis reste particulièrement dynamique, permettant normalement aux nouveaux diplômés de s'insérer sans mal sur le marché du travail, et donc de rembourser progressivement leurs prêts après la fin de leurs études.

Malgré tout, des chiffres alarmants

Il n'en reste pas moins que plusieurs chiffres inquiètent. Selon des données publiées par Les Echos et reprises de la Fed de New York, « en 2014, 17% des prêts étudiants étaient défaillants », en incluant les prêteurs en retard de paiement, mais n'ayant pas pour autant fait défaut. Le chiffre est anormalement élevé.

Par ailleurs, l'augmentation des encours est extrêmement rapide : « le total des encours de prêts étudiants aux Etats-Unis a triplé en dix ans », remarque Elsa Conesa des Echos , avant d'ajouter : « à fin juillet, près de 7 millions d'emprunteurs avaient en outre cessé de rembourser depuis au moins un an, soit 400.000 personnes de plus qu'il y a un an ».

Au point que selon Morningstar, également repris par Les Echos , affirmait dernièrement que « l'augmentation des encours de prêts étudiants a effacé tout le bénéfice du processus de désendettement depuis cinq ans » aux Etats-Unis.

« La progression régulière des encours, mais aussi des défaillances, commence à inquiéter les régulateurs et les économistes », affirme Les Echos , citant à titre d'exemple la secrétaire adjointe au Trésor américain, qui traçait dernièrement un parallèle entre l'évolution des anciens crédits « subprimes » et celle des actuels prêts étudiants.

Le crédit automobile également concerné

Dans une moindre mesure, l'augmentation des encours de prêts se retrouve sur d'autres segments de crédit aux Etats-Unis. Ainsi, les encours de prêts automobiles ont dépassé les 900 milliards de dollars, un niveau proche de celui des prêts étudiants.

Or, il y a quelques jours, Les Echos commentaient à ce sujet qu'« un quart des prêts [automobiles] récents ont été consentis à des emprunteurs jugés à risque ("subprime") ». Une proportion assez inquiétante, alors que « le secteur financier [américain] accorde des prêts auto à tour de bras : au deuxième trimestre, les Américains en ont souscrit à hauteur de 101 milliards de dollars », expliquait la même source.

De manière plus saine, le crédit immobilier ne connaît pas le même emballement. Les encours de prêts dans ce domaine poursuivant une lente décrue depuis la crise des « subprimes ». Affaire à suivre.

X. Bargue (redaction@boursorama.fr)

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4 commentaires

  • 28 août 20:51

    Une plaie à peine refermée ils en créent une 2ème et même une 3ème juste pour le fun.Misère


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