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« Les marchés ne sont pas totalement remis de leur phase de stress » (Fidelity)
information fournie par Boursorama 15/03/2016 à 10:29

Les banques centrales sont désormais davantage devenues des sources d'incertitudes que de réconfort pour les investisseurs, qui restent nerveux malgré plus d'un mois de rebond boursier.

Les banques centrales sont désormais davantage devenues des sources d'incertitudes que de réconfort pour les investisseurs, qui restent nerveux malgré plus d'un mois de rebond boursier.

Les banques centrales sont désormais devenues une source d'incertitudes plus que de réconfort pour les investisseurs. Après avoir mal vécu le discours de Mario Draghi jeudi dernier, les marchés étaient de nouveau déçus par le discours de la Banque du Japon mardi matin.

Depuis le début de l'année, les marchés réagissent avec nervosité à l'actualité économique. « Les marchés ont leurs raisons que la raison ignore » commente ainsi David Ganozzi, gérant de Fidelity Patrimoine, dans une note hebdomadaire diffusée lundi 14 mars par la société de gestion Fidelity. Le gérant prend en exemple la réaction des marchés observée jeudi 10 mars suite aux déclarations de Mario Draghi.

« Jeudi dernier, (…) après avoir retrouvé un semblant de sérénité depuis une dizaine de jours, les investisseurs – notamment européens – se sont administrés une douche écossaise alternant le très chaud puis le très froid. Le CAC 40 est ainsi passé en séance d'une hausse de plus de 3% pour plonger et finir à la clôture en baisse de 1,70% », rappelle-t-il.

On sait que le mouvement baissier intervenu jeudi après-midi, quelques heures après les annonces de la BCE, est lié à la soudaine remontée de l'euro face au dollar, provoquée par une interprétation négative des propos tenus en conférence de presse par Mario Draghi. Ce dernier a laissé entendre que les taux de la BCE ne devraient plus être amenés à baisser davantage à court terme, conférant au marché le sentiment que la BCE venait de tirer ses dernières munitions pour relancer l'économie européenne.

Le courtier Aurel BGC résumait de manière imagée ce phénomène en fin de semaine dernière, estimant que les investisseurs ont « vendu [jeudi] les limites du bazooka » de la BCE.

Les banques centrales deviennent une source d'incertitude

Surprenant une large majorité d'investisseurs, les remous boursiers de jeudi sont surtout symboliques d'un certain mouvement de défiance face aux banques centrales qui s'observe depuis l'automne dernier.

En septembre 2015, une déclaration prudente de Janet Yellen, présidente de la Fed, avait provoqué une baisse des marchés d'environ 3%. L'événement avait marqué les esprits car les discours « inquiets » de la Fed étaient jusqu'alors largement interprétés comme synonymes d'un maintien des taux directeurs à 0%-0,25%, théoriquement de bon augure pour la dynamique des marchés actions.

Même chose en décembre 2015, cette fois-ci avec la BCE, qui avait déçu les opérateurs de marché en annonçant une révision de son plan de relance monétaire moins ambitieuse que ce qu'avaient estimé les analystes. Malheureusement, les investisseurs n'aiment pas non plus qu'on les gâte trop : jeudi 10 mars, la BCE a réussi à les surprendre en annonçant des mesures de relance supérieures à celles anticipées, mais le résultat a été le même qu'en décembre, les marchés européens clôturant dans le rouge.

« Bien que considérées jusqu'à très récemment comme des piliers de la stabilité, les banques centrales contribuent aujourd'hui à l'agitation du marché », observe ainsi la société de gestion Deutsche AM dans une note de marché diffusée lundi 14 mars.

Stefan Kreuzkamp, Directeur des investissements de Deutsche AM, souligne l'incertitude totale dans laquelle sont désormais plongés les investisseurs face aux discours des banques centrales : « Imaginez que vous puissiez connaitre en avance quelle serait la décision prise par la Banque Centrale Européenne ou la Banque du Japon. Dans le contexte actuel, même si vous étiez au courant, il vous serait difficile de prédire la réaction du marché ».

L'incertitude ne semble pas seulement toucher les investisseurs, mais également les banquiers centraux eux-mêmes. Dans une note mensuelle également diffusée lundi 14 mars, la société de gestion Mirabaud AM soulève que le mot « incertitude » apparaît environ 25 fois dans le dernier communiqué de la Fed (« minutes de la Fed ») correspondant à la réunion de janvier 2016, alors que ce mot n'était employé en moyenne qu'à cinq reprises dans les communiqués publiés de janvier 2014 à décembre 2015.

« Les marchés ne sont pas totalement remis de leur phase de stress »

Les marchés ont pourtant retrouvé des couleurs vendredi, et ont même poursuivi leur hausse lundi dans une séance dépourvue d'actualité majeure.

« Le rebond des indices vendredi laisse finalement à penser que les intervenants sont désormais rassurés. Mais ce bref accès de fièvre tend à montrer que les marchés ne sont pas totalement remis de leur phase de stress de début d'année et restent en proie à une certaine fébrilité qui pourrait faire basculer à tout moment les indices. Une volatilité d'autant plus palpable qu'elle pourrait bien encore être à l'œuvre cette semaine avec les deux réunions au calendrier de la semaine, celles de la BoJ et de la Fed », avance David Ganozzi de Fidelity.

La Bank of Japan se réunissait mardi matin. Encore une fois, la réaction des marchés peut surprendre : le Nikkei 225 a terminé mardi en baisse de 0,68%, les investisseurs japonais se montrant déçus par le statu quo de la BoJ sur ses taux directeurs, pourtant largement anticipé par les analystes. La légère déprime japonaise s'est transmise aux marchés européens à l'ouverture de ceux-ci.

L'attention est désormais tournée vers la Fed, dont la présidente Janet Yellen prendra la parole mercredi à 19h30. En espérant que ce discours ne sera pas, de nouveau, une raison de déprime passagère sur les marchés.

Xavier Bargue (redaction@boursorama.fr)

3 commentaires

  • 14 mars 21:14

    Que ne faut-il pas entendre...Certains (ils sont au moins 2) feraient mieux de se passer de commentaire! P.S.: UBER et non pas Huber (t) ?


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