Aller au contenu principal Activer le contraste adaptéDésactiver le contraste adapté
Plus de 40 000 produits accessibles à 0€ de frais de courtage
Découvrir Boursomarkets
Fermer

Un musée expose les plus beaux échecs économiques
information fournie par Le Figaro 16/12/2017 à 08:00

EN IMAGES - Une centaine d'échecs commerciaux plus cuisants les uns que les autres. C'est le programme de ce musée suédois, qui voue un culte au «droit à l'échec». Florilège.

Vous reprendrez bien un peu de lasagnes Colgate? Dans les années 80, la marque d'hygiène buccale avait lancé une gamme d'aliments congelés qui fut un bide retentissant. C'est l'une des déconvenues commerciales évoquées à Los Angeles dans une exposition itinérante issue de la collection du «Musée des échecs», récemment ouvert en Suède. De la voiture DeLorean, immortalisée au cinéma dans «Retour vers le futur», au masque électrique supposé vous rajeunir promu par la star de la série télévisée «Dynastie» Linda Evans, en passant par la vodka Trump, l'exposition, présentée jusqu'en février en Californie, rassemble 100 fiascos inoubliables. Beaucoup préféreraient que ces humiliantes défaites soient oubliées. Colgate, par exemple, a refusé de donner un exemplaire de ses lasagnes au musée, qui en expose une réplique, explique à l' AFP Samuel West, psychologue et directeur du musée suédois.

Le président américain Donald Trump, qui a réussi en 2016 une campagne électorale défiant tous les pronostics et se présente comme un «gagnant» à qui tout réussit, a les honneurs d'une section entière dédiée à ses plus grandes gamelles. Parmi elles, le jeu de société «Je suis de retour et vous êtes viré», sa vodka ou un livre sur son université, laquelle a fonctionné quelques années au début des années 2000 avant d'être l'objet de poursuites judiciaires et d'être dissoute. Il a «construit son image sur le fait d'être un homme d'affaires couronné de succès (...) mais si on regarde ses initiatives, beaucoup ont été des mésaventures», estime M. West.

Les lunettes Google ou celles de Nike - sans branches et qui nécessitaient de coller des aimants sur le visage pour tenir -, le Coca-Cola Blak au café ou le Pepsi Crystal (transparent) sont vite tombés aux oubliettes. La poupée en haillons «Little miss no name» aux yeux mélancoliques n'a pas non plus réussi à détrôner les princesses dans le cœur des petites filles. Il n'y a pas de petites économies, dit-on, mais la société chinoise qui voulait louer des poupées gonflables au lieu de les vendre - lavées entre chaque client, promettait-elle - n'a pas séduit grand monde...

Dans cette galerie d'échecs souvent cocasses se dessine toutefois un message très américain: tout le monde a le droit à l'erreur. «Pour réussir un progrès technique, il faut beaucoup de déconvenues en chemin. (...) Quand on apprend de nouvelles choses, on se trompe. Il vaut mieux l'accepter», assure M. West. «Nous sommes une société obsédée par le succès», «il est important que les gens fassent des expériences et explorent, et pour cela il faut prendre le risque d'échouer», poursuit-il. L'exposition, présentée jusqu'au 4 février au Musée de l'architecture et du design (A+D) de Los Angeles, doit ensuite voyager à travers les États-Unis. Elle s'inscrit dans le sillage d'autres musées insolites dans la mégapole californienne, comme celui des relations brisées, celui dédié aux lapins et un autre... à la mort.

Samuel West n'a pas de sponsor - aucune entreprise ne veut être associée à un musée célébrant les échecs - mais il reçoit des dons chaque semaine. Un jour, il a reçu un sac de frites goût cappuccino, ou encore une centrifugeuse si sophistiquée qu'elle était hors de prix (700 dollars), même pour les fous de «juicing», ces amateurs de cures de jus de fruits et légumes sans pulpe sur plusieurs jours. Ce qui est présenté dans cette exposition, «c'est inhabituel», dit Chris Whitehead, qui travaille dans l'informatique et visite le musée. «Normalement les choses qui ne marchent pas (...), trois ans après, tout le monde a oublié» alors «la leçon, je pense, c'est que même quand on échoue, on peut avoir un impact durable.»

Samuel West a aussi installé un confessionnal où les visiteurs peuvent clamer ou avouer anonymement leurs débâcles personnelles. Chris Whitehead y a eu recours: il a déploré avoir raté son permis de conduire six fois. D'autres s'y plaignent de leur vie amoureuse. Et certains, d'avoir voté pour Donald Trump.

0 commentaire

Signaler le commentaire

Fermer