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La BCE, prise à son propre jeu, ne peut plus acheter certaines obligations dans le cadre du "QE"
information fournie par Boursorama 11/07/2016 à 18:16

La BCE ne peut plus acheter certaines obligations allemandes et françaises dans le cadre de son plan de ''quantitative easing'' à cause des taux ultra-négatifs qu'elle a elle-même participé à engendrer.

La BCE ne peut plus acheter certaines obligations allemandes et françaises dans le cadre de son plan de ''quantitative easing'' à cause des taux ultra-négatifs qu'elle a elle-même participé à engendrer.

Depuis plus d'un an, le plan de rachats d'actifs de la BCE (« quantitative easing ») se déroule comme prévu. Une difficulté commence néanmoins à apparaître : à cause des taux extrêmement faibles, la BCE se retrouve contrainte d'acheter des obligations de moindre qualité.

En Europe, le sujet fait bondir les défenseurs de l'orthodoxie monétaire : depuis l'annonce du Brexit, la BCE se voit contrainte d'acheter des obligations plus « risquées » dans le cadre de son plan de rachats d'actifs (« quantitative easing »).

Depuis leur lancement en mars 2015, les rachats massifs d'obligations souveraines de la part de la Banque centrale suivent des règles très strictes en termes de sélection des actifs. Parmi ces critères, l'un des plus importants est la répartition des achats entre les obligations jugées « très sûres » (dette allemande notamment) et celles jugées  « plus risquées » (dettes espagnoles et italiennes par exemple).

Les obligations à 5 ans allemandes et françaises ne sont plus éligibles

Or, depuis l'annonce du Brexit, la chute continue des taux sur le marché obligataire impose à la BCE de revoir la composition de ses achats, certains actifs n'étant plus éligibles au programme de "quantitative easing".

En effet, la BCE s'interdit d'acheter ou racheter des obligations souveraines évoluant à un taux négatif inférieur à -0,40%. Ce taux plancher correspond au taux de dépôt appliqué par la BCE aux établissements bancaires pour tout dépôt réalisé auprès d'elle.

Or, depuis plusieurs semaines, et notamment depuis l'annonce du Brexit, de nombreuses obligations sont passées sous ce taux minimal, notamment en Allemagne, où le taux des obligations souveraines à 5 ans évolue à -0,60%, sans parler du taux à 2 ans situé autour de -0,70%. Même du côté des taux souverains français, le « 5 ans » est passé sous le seuil des -0,40% le 8 juillet, empêchant la BCE de continuer à acheter ce type de titres.

Les obligations allemandes à 10 ans, dont le taux est actuellement de -0,20%, restent à l'heure actuelle éligibles au programme de rachats d'actifs de la BCE, mais se rapprochent du seuil de non-éligibilité.

La BCE se reporte vers les obligations espagnoles et italiennes

L'équipe de recherche économique d'Amundi a ainsi publié une analyse le 5 juillet, montrant qu'au mois de juin 2016, la BCE a déjà été obligée d'acheter moins d'obligations allemandes que la normale, et d'acheter davantage d'obligations espagnoles et italiennes en contrepartie.

Les achats d'obligations allemandes, qui représentaient 27,2% des achats du « quantitative easing » en avril et mai 2016, n'ont représenté que 26% des rachats en juin. Du fait de la chute enregistrée sur les taux allemands depuis le 24 juin, ce pourcentage devrait continuer de s'affaiblir au mois de juillet, la BCE ne pouvant pas contourner cette difficulté en achetant uniquement des obligations souveraines de long terme pour des questions de répartition des achats.

Toujours selon Amundi, les achats de dettes espagnoles et italiennes de la part de la BCE ont quant à eux significativement augmenté au mois de juin, passant pour l'Italie de 18,6% du total des achats en mai à 19,6% en juin, et pour l'Espagne de 13,4% en mai à 14,2% en juin.

Les rachats du « quantitative easing » représentant plusieurs dizaines de milliards d'euros par mois, cette légère évolution des pourcentages représente des différences de plusieurs centaines de millions d'euros par rapport à la normale dans les montants de rachats d'obligations souveraines.

Cela signifie également qu'en rachetant des dettes plus spéculatives, la BCE prend plus de risques, ce qui pourrait se traduire indirectement par une confiance moindre des investisseurs et des épargnants vis-à-vis de la monnaie européenne.

La BCE pourrait abaisser son taux de dépôts pour régler le problème

Une solution pour la BCE serait d'annoncer lors de la prochaine réunion de ses gouverneurs une baisse de son taux de dépôts, de -0,40% à -0,50%. Certains actifs obligataires, comme les obligations françaises à 5 ans, pourraient ainsi de nouveau correspondre aux critères d'éligibilité du plan de rachats d'actifs.

Cette perspective reste un cercle vicieux : abaisser les taux directeurs est de nature à peser sur les taux obligataires, qui évolueront en territoire toujours plus négatifs qu'auparavant.

À noter que les risques qui pèsent sur la BCE restent extrêmement théoriques : même en cas de forte dégradation du marché obligataire à l'avenir, les pertes encaissées par la banque centrale ne menaceraient en aucun cas son activité : une banque centrale ne peut pas faire faillite.

À lire sur le même sujet : Entrez dans la salle de trading de la BCE, en charge des achats du "quantitative easing" (21 juin)

Xavier Bargue (redaction@boursorama.fr)

Retrouvez tous les articles de la rédaction de Boursorama dans la rubrique dédiée .

14 commentaires

  • 15 juillet 12:27

    la MONDIALISATION fait son chemin ...........................


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