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Fed : hausse des taux en juin ou septembre ? Là n'est pas la question !
information fournie par Boursorama 13/04/2015 à 18:24

Les investisseurs n'ont pas fini de s'interroger sur les objectifs de la Fed en matière de taux directeurs.

Les investisseurs n'ont pas fini de s'interroger sur les objectifs de la Fed en matière de taux directeurs.

Cela fait plus de six mois qu’un rehaussement des taux directeurs de la Fed est envisagé par les investisseurs. Le consensus des analystes se cristallise sur deux dates clés : juin ou septembre 2015. Mais la question serait surtout de savoir jusqu’où ira la hausse.

« A l’occasion de la publication, mercredi dernier, du compte rendu du Comité monétaire de la mi-mars, la Réserve fédérale a, une fois de plus, entretenu le flou sur le timing d’une remontée des taux », rappelait cette semaine David Ganozzi dans « L’hebdo des marchés » publié par la société de gestion Fidelity.

Divergences d’interprétations

Pour le gérant de Fidelity Patrimoine, le dernier compte-rendu de la banque centrale américaine a « encore mis en lumière les débats au sein de l’instance. Les oracles de la Fed ont semble-t-il des divergences d’interprétation sur la lecture à avoir des entrailles de l’économie américaine ».

Parmi les 12 gouverneurs des Réserves fédérales régionales, « certains y voient le signal d’un resserrement monétaire dès juin. D’autres y interprètent une remontée des taux plus tard dans l’année. Seuls deux d’entre eux l’envisagent pour 2016 », rappelle-t-il.

Prenant position, David Ganozzi affirme : « il nous apparaît que si les Etats-Unis ont cumulé les handicaps sur le premier trimestre (dollar, pétrole, climat, grève), aux premiers signes d’amélioration, la Fed n’hésitera pas, de son côté, à faire preuve de pragmatisme ».

Signes d’amélioration en faveur d’une hausse des taux

Or, la semaine passée (du 6 au 10 avril) a précisément amené de nouveaux signes encourageants pour l’économie américaine : « Contrairement à la semaine précédente, les indicateurs publiés outre- Atlantique ont rassuré », explique David Ganozzi, « a l’instar de l’ISM des services (56,5) qui, bien que marquant un léger fléchissement de l’activité par rapport à février (56,9), est sorti en ligne avec les attentes du marché ».

« Par ailleurs, les inscriptions hebdomadaires au chômage […] n’ont augmenté que de 281.000 - contre 285.000 attendues. En tout état de cause, ces chiffres sont loin d’être le signal d’un changement structurel de la dynamique américaine ». Les récentes craintes d’un tassement de l’économie américaine étaient donc peut-être prématurées.

De son côté, Guilhem Savry, de l’équipe de Cross Asset Solutions chez Unigestion, a réalisé il y a quelques semaines un rapport sur la hausse attendue des taux directeurs américains. Le gérant y énumérait notamment les arguments en faveur d’une « normalisation » des taux par rapport à leur niveau actuel. Ces arguments étaient les suivants :

1/ La croissance américaine a permis de réduire considérablement le taux de chômage du pays ;

2/ Le risque déflationniste est devenu très faible ;

3/ Le contexte macroéconomique global s’améliore (notamment en ce qui concerne zone euro).

Juin ou septembre : peu importe !

Tous ces arguments constituent des signes tangibles de bonne dynamique économique, signifiant sans tarder une remontée progressive des taux directeurs de la Fed pour éviter un emballement économique. Dès le mois de juin ? Oui, affirme Guilhem Savry, qui estime que la probabilité d’une hausse des taux de la Fed à cette date serait de 60% (40% de probabilité pour une date ultérieure).

Le gérant d’Unigestion relativise toutefois l’importance de la date exacte du relèvement des taux. Juin ou septembre, peu importe, explique-t-il. La véritable question serait plutôt de savoir jusqu’où pourrait aller cette hausse. Si la Fed souhaite progressivement retourner à un taux directeur supérieur à 3%, cela n’aurait rien à voir avec une cible à 1,5% d’ici 3 ans par exemple. En mars, Unigestion estimait ainsi que la cible de la Fed après 2017 devrait se situer à 2,25%. Mais six mois plus tôt, la même estimation d’Unigestion était encore supérieure à 3%. De même, il y a deux semaines, Boursorama relayait l’opinion de Jean-Marie Mercadal (Ofi AM), qui estimait quant à lui une cible à long terme des taux directeurs américains située à 3% ( lire l’article ). En somme, sans précisions claires de la Fed, il est difficile d’y voir clair.

Incertitude problématique pour les investisseurs

Or, pour les investisseurs, c’est précisément cette incertitude sur les prévisions de moyen/long terme de la politique monétaire américaine qui serait susceptible de provoquer des inquiétudes, expliquait toujours Guilhem Savry. D’où l’utilité qu’aurait la Fed à afficher une fourchette assez précise de cible de rehaussement de ses taux pour les années à venir. Les investisseurs sauraient alors à quoi s’en tenir, et la volatilité des marchés boursiers en serait a priori réduite.

Toutefois, la Fed elle-même sait-elle jusqu’où elle est prête à remonter ses taux ? Rien n’est moins sûr. Puisque les divergences d’opinions sont déjà très fortes au sein de l’institution sur le timing de la prochaine hausse des taux, on peut supposer que les objectifs de plus long terme restent encore plus flous. L’incertitude pourrait donc persister encore un certain temps pour les investisseurs.

X. Bargue

1 commentaire

  • 15 avril 11:21

    Là n'est pas la question .., on verra la "tronche" de la Bourse si il y a hausse des taux !!


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