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France-Le gouvernement exclut de légaliser le cannabis récréatif
information fournie par Reuters 20/06/2019 à 18:09

    * Un think tank prône une légalisation sous contrôle
    * Des personnalités et parlementaires du même avis
    * L'exécutif ne veut entendre parler que d'usage médical

 (Actualisé avec déclarations d'Agnès Buzyn)
    PARIS, 20 juin (Reuters) - Le gouvernement français a exclu
jeudi toute légalisation du cannabis à usage récréatif, une
piste avancée notamment par le Conseil d'analyse économique
(CAE) dans un rapport tirant les conséquences de "l'échec de la
prohibition" dans le pays.
    Une vingtaine de députés, dont certains appartenant à la
majorité, ont pour leur part déposé une proposition de loi
ouvrant la voie à une "légalisation contrôlée" du cannabis.
    "La position du gouvernement est claire : nous sommes contre
la légalisation à usage ludique", a balayé la ministre des
Transports, Elisabeth Borne, sur LCI, renvoyant à la réflexion
en cours sur le seul usage thérapeutique.
    "Je suis défavorable à la légalisation du cannabis", a
renchéri la ministre de la Santé Agnès Buzyn sur Public Sénat. 
    "Je suis en train de mener une lutte acharnée contre le
tabagisme, ce n'est pas pour légaliser tout d'un coup le
cannabis qui a les mêmes effets que les cigarettes notamment sur
le poumon ", sans compter sa "toxicité sur le cerveau des
jeunes", a-t-elle poursuivi.  
    
    EXPÉRIMENTATION DU CANNABIS THÉRAPEUTIQUE EN 2020 ?
    Agnès Buzyn se montre en revanche ouverte à la possibilité
d'autoriser l'usage du cannabis uniquement à des fins médicales,
le "cannabis thérapeutique" pouvant avoir des "effets bénéfiques
pour certaines maladies, certains symptômes", par exemple des
douleurs chroniques.     
    Elle aussi favorable à une licence thérapeutique, l'Agence
nationale de sécurité du médicament (ANSM) a publié mercredi un
projet d'expérimentation, qui pourrait devenir réalité si le
gouvernement donne son aval.  
    D'après la ministre de la Santé, le travail avec les experts
pour aller vers un accès des patients à ces médicaments
"avanc(e) bien" et elle "espère bien que les expérimentations
pourront commencer en 2020."
    Une cinquantaine de médecins et personnalités politiques,
tels que l'eurodéputé Raphaël Glucksmann, l'ex-ministre de la
Santé Bernard Kouchner et le député Pierre Person (La République
en marche), proposent d'aller plus loin et de légaliser
complètement le cannabis afin de sortir d'une "impasse", comme
ils l'écrivent dans une tribune publiée jeudi dans L'Obs.
    A l'initiative de François-Michel Lambert, une vingtaine de
députés veulent inscrire cette légalisation dans le marbre mais
leur proposition de loi, déposée jeudi, a peu de chances
d'aboutir compte tenu de la position de l'exécutif.
    Le président de l'Assemblée nationale, Richard Ferrand,
lui-même sans "opinion arrêtée" sur le sujet, s'est tout de même
dit prêt, sur franceinfo, à "se saisir" de la question, "comme
de tous les sujets importants.
    
    LES FRANÇAIS PARMI LES PLUS GROS CONSOMMATEURS
    Les défenseurs de la légalisation ont trouvé un relais
influent auprès du gouvernement avec le Conseil d'analyse
économique (CAE), un think tank rattaché à Matignon, qui a
publié un rapport allant dans le même sens.
    "En dépit d'une des politiques les plus répressives
d’Europe, les Français, et en particulier les mineurs, figurent
parmi les plus gros consommateurs de cannabis de l'Union
européenne", soulignent les deux auteurs, les chercheurs
Emmanuelle Auriol et Pierre-Yves Geoffard.
    "Le système de prohibition promu par la France depuis 50 ans
est un échec: non seulement il est inapte à protéger les plus
fragiles, notamment les jeunes mais, de surcroît, il pèse
lourdement sur les dépenses publiques et profite aux
organisations criminelles", poursuivent les signataires de ce
document, dont le gouvernement est libre de tenir compte ou non.
    S'inspirant des expériences à l'étranger, notamment en
Uruguay, au Canada et en Afrique du Sud, ils préconisent une
"légalisation du cannabis récréatif, strictement encadrée" via
un "monopole de production et de distribution du cannabis, placé
sous l'égide d'une autorité de régulation indépendante".
    Les deux économistes, qui évaluent la consommation française
à environ 500 tonnes par an, imaginent un prix de vente de 9
euros le gramme - sous les tarifs du marché occulte aujourd'hui
- en incluant une TVA à 20% qui rapporterait environ deux
milliards d'euros par an à l'Etat.
    "Le problème n'est pas l'argent, le problème est la santé
publique", a de son côté insisté Agnès Buzyn. 
    

 (Simon Carraud, avec Myriam Rivet, édité par Yves Clarisse)
 

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