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Un bailleur social organise des ateliers de tag dans un immeuble à démolir
information fournie par Le Figaro 19/10/2020 à 08:45

(Crédits photo : Unsplash - Ruslan Khadyev )

(Crédits photo : Unsplash - Ruslan Khadyev )

Des jeunes du quartier et artistes confirmés ont recouvert de graffitis un immeuble de Beauvais. Après une courte exposition, les lieux seront démolis dès la semaine prochaine.

Un bailleur social qui incite la jeunesse du quartier d'un de ses ensembles immobiliers à recouvrir appartements et cages d'escalier de graffitis, l'initiative est peu banale. C'est pourtant ce qui s'est passé cet été du côté de Beauvais, sous l'impulsion du bailleur social SA HLM de l'Oise. «À la sortie du confinement, nous étions en recherche d'ateliers et d'activités à proposer en priorité aux plus jeunes, explique d'Édouard Duroyon, son directeur général. Il se trouve que le street art est une activité qui plaît à ce public et que nous disposions dans un de nos ensembles une cage d'escalier complète vouée à la démolition avec ses 10 appartements.»

Dans le cadre d'un projet ANRU (Agence nationale de la rénovation urbaine), il s'agissait de diminuer la densité d'un ensemble de barres connues sous le nom de Clos Saint Antoine. L'une des cages d'escalier de l'un des quatre bâtiments du site devait donc être rasée pour permettre d'installer à la place une route qui désenclavera le site tout en remplaçant la barre par deux immeubles plus petits. Et en attendant cette démolition, est née l'idée d'initier des jeunes au maniement de la bombe de peinture, non pas à l'extérieur mais à l'intérieur d'un immeuble.

«Nous voulions un interlocuteur professionnel pour ces ateliers de street art, souligne Annabelle Delaidde, responsable du service Innovation sociale de la S.A. HLM de l'Oise. Il fallait que l'activité soit encadrée plutôt que de laisser des jeunes en expression totalement libre, sans apprentissage ni cohérence.» C'est ainsi que le chemin du bailleur croise celui de l'association l'Art d'embellir. La structure encadre ainsi des stages d'été avec des jeunes de 11 à 13 ans puis des adolescents de 14 à 17 ans envoyés là par la maison de quartier. Puis des médiateurs de rue prennent le relais pour repérer des jeunes en difficulté qui pourraient être intéressés par le projet. Au total, une quarantaine de jeunes ont ainsi pu s'initier aux joies des tags et autres graffitis.

«Performance sociale»

Et ce n'est pas tout. Aux côtés de ces débutants qui se sont vus confier des appartements et des bouts de parties communes où s'exprimer, des artistes confirmés de la région sont également venus sur place et ont «redécoré» plusieurs appartements, sous-sols et cages d'escalier. «Il y a un côté transgressif et excitant à pouvoir s'emparer de logements entiers» , souligne Édouard Duroyon qui reconnait que le fait que ces performances artistiques se déroulent à l'intérieur, permet aussi de contrôler ce que l'on donne à voir.

Mais au final, le bailleur social cherche-t-il à se faire agent artistique? «Ce que nous recherchons, c'est avant tout une performance sociale, bien plus qu'esthétique, admet Édouard Duroyon. Nous souhaitions que les habitants et les jeunes se réapproprient le lieu et change de regard sur le quartier pour que l'on vienne y admirer quelque chose.» L'expérience, baptisée Graffik31, est malgré tout très éphémère. Entre jeudi et ce samedi, elle a été présentée aux officiels, aux habitants et aux collaborateurs et partenaires du bailleur et dès lundi, le désamiantage du site devrait démarrer.

Il devrait malgré tout y avoir des prolongements de cette aventure. Un livre de photos pourrait bien sortir sur la base des clichés de la jeune photographe locale Marine Schneider (voir notre diaporama) . Par ailleurs, certains éléments tagués comme les portes des locaux techniques pourront être conservés, les portes d'entrée blindées sont, quant à elle, trop lourdes. Et surtout, l'opération pourrait être reconduite sur d'autres sites à démolir dans les mois et années qui viennent. Il est vrai qu'au vu de la dynamique qu'elle a créée, cette initiative s'est révélée assez peu coûteuse: de l'ordre de 3 à 4000 euros de budget pour financer la peinture et l'encadrement.

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